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Pointculture_cms | critique

HORIZON (L')

publié le

OH ! QUE CA BOUGE ! N°3 mars 2006

J'ai longtemps considéré que Dominique A. avait trompé La fossette ! En réécoutant une fois l'intégrale de ces CD, je me suis rendu compte qu'il n'en était rien ; en écoutant attentivement dans chaque pli de la fossette, on entend l'horizon de toutes ses autres grandes chansonsEt donc, son nouvel album lentement m'imprègne et devient mon CD de chansons du moment. Du moment. Mais petit à petit de toujours
Des chansons face à l'horizon, il fallait y penser, il fallait le faire. Des musiques, des textes qui cherchent à saisir un ou des destins, et la mer n'est jamais loin pour brouiller ou éclairer les pistes. La mer qui déroule la mélancolie, même celle qui envahit la cabine d'un camion, les rêves d'un vieux casino, un fantôme dans la rue, un quartier lointain, le ressac des portes et fenêtres claquées…
Les textes ont cette attente spécifique que l'on a quand on veille l'étendue des flots, que l'on fixe la ligne où va se coucher le soleil, que l'on tente de mesurer où le ciel et les vagues se séparent, un mélange de désespérance et d'allégresse que l'on scrute. Les flots salés ruissellent, cristallisent dans les vers toujours singuliers de Dominique A. Elle est aussi omniprésente par le sang des baleines. Un parfum de sacrifice, d'animal fantastique saigné… Des chansons qui scrutent les méandres des cœurs, de l'esprit, de l'espérance et la désespérance, et s'organisent en petites machines qui permettent l'arrangement avec ces sentiments et ressentiments métaphysiques.
Les consensus entre audace et confort, conscience souffrante et épiphanies oublieuses.
Des chansons vigiles. Pour prendre son quart. Qui bercent la vigilance.
Sans complaisance, portrait et autopsie du spleen moderne. Des vers qui s'attaquent à la substance, une rare, très rare complexité des paroles en chanson française, et puis avec la musique, le rythme, la voix, l'énergie, cela devient chansons d'oubli…

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