DOSTOÏEVSKI
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Je me suis demandé comment les créateurs de la série allaient s’y prendre pour aborder un auteur dont les livres sont si marquants et qui transforment la vie de leurs lecteurs de façon si profonde qu’il faudrait un metteur en scène et un scénariste possédant une véritable vision pour faire autre chose que simplement illustrer ce qui ressort du pouvoir des mots et de la puissance d’envoûtement qui nous enchaînent aux textes de l’écrivain.
Le principal problème de cette évocation c’est que justement on n’y trouve pas toujours les livres, on ne sent pas assez leur présence et pour peu on en oublierait presque que Dostoïevski est écrivain. Or, pour un lecteur qui vit avec ses textes en lui c’est ennuyeux parce que l’image semble dire : voici le véritable Dostoïevski. En effet elle a ce pouvoir, elle crée cette illusion. On risque alors la déception.
Heureusement l’acteur Evgeniy Mironov force le respect et impressionne, il est souvent extraordinaire et il parvient à rendre les doutes, la tourmente et l’état de tension que l’on ressent si souvent à la lecture des livres. Un coup d’œil au générique en donne une idée. On y voit Mironov/Dostoïevski prendre la pose pour Vasily Perov pour ce qui va devenir un des portraits du génie les plus célèbres et l’intensité qui se dégage de son immobilité est sidérante.
Je crois que tout l’intérêt de cette série tourne autour de cette intensité et après l’avoir ‘vu’ ainsi l’auteur des ‘Souvenirs de la maison des morts’ est encore plus indispensable. (DS)