HONK TOOT SUITE
Eamonn Coyne, l’Irlandais, joue le banjo tenor avec une inventivité délirante. Il s’est associé avec Kris Drever digne descendant d’une famille de musiciens et chanteurs des îles Orcades. Guitare, guitare tenor, banjo, mandoline et contrebasse n’ont aucun secret pour eux. Ils passent allègrement d’un instrument à l’autre avec un plaisir évident, s’amusant dans de subtils dialogues relevés, ici et là, de la présence d’un musicien invité. Mais l’essentiel de ce disque est tissé de cordes et ça sonne en tous sens, ça crépite, ça rebondit de banjo en guitare. Drever, en digne fils de son père Ivan, ne faillit pas à son rôle de chanteur dans deux pièces qui viennent apporter une bouffée d’air au milieu du déferlement de cordes. Il faut souligner la finesse de l’ensemble de ce répertoire ouvert à la tradition autant qu’aux compositions. Ces gars là ont de sacrées oreilles qui ont pas mal bourlingué glanant tout ce qui pouvait exciter leurs papilles auditives. Puis ça ressort, parfaitement digéré et dynamisé par une démarche artistique qui leur permet d’y ajouter leur touche personnelle et leurs propres visions d’un monde où ce type de tradition a le droit d’évoluer. Et ce dans une ambiance d’une musicalité extrême. Que voulez-vous de plus ?
Etienne Bours