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Pointculture_cms | critique

DARK UNDERCOAT

publié le

Encore un disque de jeune fille cafardeuse ne soutenant pas les regards et qui se rêve Chan Marshall à la place de Cat Power (ce qui revient au même) ? De la pop vêtue du minimum et qui en vertu de sa parcimonieuse utilisation de l’amplification […]

Encore un disque de jeune fille cafardeuse ne soutenant pas les regards et qui se rêve Chan Marshall à la place de Cat Power (ce qui revient au même) ? De la pop vêtue du minimum et qui en vertu de sa parcimonieuse utilisation de l’amplification électrifiée se voit tamponnée du sticker « folk » qui colle à tant de pochettes d’albums de nymphettes au frêle minois ces temps-ci… Mais pour les semblables raisons qui ont fait glisser Jason Molina (Songs : Ohia, Electric Magnolia Electric Co…) du statut de clone doué à celui de faux frère de timbre et de plume de Will (‘j’ai encore changé de nom’) Oldham (Palace & Co, ‘Bonnie’ Prince et sa suite), on évitera – parce que les apparences ne plaident pas en sa faveur - l’irréparable sanction d’une écoute de surface suivie illico d’une relégation sans gloire sur le banc des suiveurs promis à l’oubli. Pour la petite histoire, Emily Jane White a temporairement séjourné dans le Bordelais où elle accoucha d’une partie de ses textes après une scolarisation sans fait notable en Californie si ce n’est d’avoir fait son apprentissage musical dans le fourmillement des «petits groupes» punk. Une rupture sentimentale (forcément) douloureuse et un coup de pouce du malin Gus van Sant plus tard, « Dark Undercoat » vient tendrement resouffler sur les meurtrissures intimes et les faire rougeoyer avec l’incandescence d’un feu presque sans chaleur. Seuls une batterie ouatée, un violoncelle et un piano, tous deux frappés de rigueur victorienne, et quelques notes de guitares reliées au secteur accompagnent les feulements d’une âme en latence qui s’est mise chemin, non parce que les réponses étaient au bout, mais parce que de nouvelles questions ne manqueraient pas de survenir. Certaines s’y sont perdues (Hope Sandoval où es-tu ?), d’autres y ont trouvé une quasi-sérénité et acquis une forme de (Cat) Power. Bonne route !

Yannick Hustache

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