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Pointculture_cms | critique

COURCHEVEL

publié le

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Florent Marchet trouve le juste équilibre

Les chansons de Courchevel, le nouvel album de Florent Marchet, sont plus immédiates que celles de ses deux précédents opus. L’homme fait un grand pas vers le public sans céder à la facilité. Il se fait aussi plus touchant qu’auparavant comme en témoigne, entre autres, un surprenant duo avec Jane Birkin.

Si elles se veulent accrocheuses, les chansons de Courcheve ne sont pour autant pas moins sincères ou moins inspirées. Marchet confirme qu’il a bon goût et ne tombe jamais dans la facilité et les clichés. Son timbre et certaines de ses mélodies font clairement penser à du « Souchon ». Heureusement, ses arrangements pop riches en couleurs (belle maîtrise des cuivres, des chœurs et des violons) nous emmène bien plus loin que le son un peu trop calibré pour la radio de sieur Alain. Excellent multi-instrumentiste (il joue de tout ce qui a des cordes à pincer, de tout ce qui a un clavier et de nombreux petits instruments), il arrive à se créer un univers musical romanesque en accord avec les thèmes qu’il affectionne.

C’est que le chanteur est un fabuleux conteur. Ses histoires dramatiques (« Courchevel », « Pourquoi êtes-vous si tristes ? »), ses portraits doux-amers (« Benjamin », « La famille Kinder ») résonnent diablement. Il maîtrise l’art de dire les choses simplement tout en cultivant la part du mystère, aborde des thématiques peu exploitées et touche à des sentiments rarement exprimés en chanson. Comme dans le titre phare « Courchevel », par exemple, où il est question des apparences trompeuses, des idées qu’on peut se faire enfant sur une famille plus fortunée que la sienne. Ou encore, comme dans « Roissy », un duo particulièrement prenant chanté avec Jane Birkin – parfaite – à qui il offre un rôle peu habituel. De nouveau, l’auteur frappe juste dans cette histoire de retrouvailles empêchées par le crash d’un avion. En une seule phrase, il arrive à décrire toute l’impuissance mêlée à une absurde culpabilité qu’on peut ressentir dans de telles situations : « L’avion est en feu / Mon dieu comme j’en veux ».

À la fois simple et ambitieux, Courchevel est un album envoûtant. Il mérite qu’on s’y attarde dans chaque recoin.

Guillaume Duthoit

 

 

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