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Pointculture_cms | critique

MIX-UP ou MÉLI-MÉLO

publié le

Le film retrace la véritable histoire de deux Anglaises qui, bébés, ont été échangées par erreur à la maternité, et découvrent, à vingt ans, qu'elles n'ont pas été élevées par leurs vrais parents. La réalisatrice embarque les survivants des deux […]

En novembre 1936, à la maternité d’un petit hôpital anglais, Blanche Rylatt et Margaret Wheeler mettent chacune au monde une fille. Suite à une incroyable erreur, leurs bébés sont échangés.
C’est seulement vingt ans plus tard que Valery et Peggy découvrent qu’elles n’ont pas été élevées par leurs véritables parents…
De cet invraisemblable fait divers, Françoise Romand réalise un premier film, à la fois audacieusement inventif, drôle et poignant.

La cinéaste française a entraîné les deux familles et leur entourage dans une étrange enquête entre passé et présent pour reconstituer les faits mais surtout faire revivre les scènes-clés de la vie émotionnelle des deux filles et comprendre les ramifications complexes de cette histoire. Le sérieux et la perfection avec lesquels elle a poursuivi son but créent un documentaire délicat, d’une beauté formelle et d’une précision dont l’humour et l’esprit se retrouvent dans le cadre, le rythme, le montage, l’utilisation de la musique et de la mise en scène, le tout étant inséparable du projet éthique et philosophique du film… Ainsi, le choix du titre se réfère non seulement au « mélange » des bébés, mais également aux nombreuses collisions stylistiques et formelles la fiction face au réel, le français à l’anglais, la mémoire à l’imagination, l’émotion à l’analyse, la tragédie à la comédie.

Au travers de jeux de miroirs, transparences, symétries, portraits de groupe daguerréotypés et films de famille, la réalisatrice élabore une étonnante cinématographie dans laquelle les
protagonistes prennent la parole ou rejouent, à divers âges, une étape cruciale de ce drame. Posant dans leur quartier, à l’intérieur de leur maison ou près de leurs objets personnels, les femmes âgées font le récit émouvant des évènements, tour à tour accompagnées par leurs filles respectives et adoptives.
Dès le début, Margaret Wheeler était convaincue que l’enfant qu’on lui avait remis à la maternité n’était pas la sienne. En conséquence, elle trouva toutes sortes de moyens pour maintenir le contact avec la famille Rylatt, surtout avec Peggy. En revanche, Blanche Rylatt n’a jamais douté que Peggy soit son enfant biologique. La caméra saisit respectueusement les différences saillantes entre les deux mères et révèlent les sentiments variables éprouvés par leurs filles biologiques et adoptives.

Au travers des images fortement stylisées qui illustrent la dynamique complexe des rapports des familles, le film explore intelligemment, sans commentaire, ni pathos, le thème de l’identité, de l’amour maternel et du destin.

CM

Note : « Mix-Up » est classé parmi les quinze meilleurs films des années 80.

 


 

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