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Pointculture_cms | critique

OEUVRES POUR CLAVIER [CLAVECIN & CLAVICORDE]

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Le label MDG offre toujours un travail éditorial très soigné

Le label MDG offre toujours un travail éditorial très soigné autant au niveau de l'enregistrement que du livret qui, généralement, contient des informations très approfondies sur le sujet traité. Cet enregistrement consacré à l'œuvre pour clavecin de Georg Muffat (1653-1704) ne fait pas exception. Pour quelles raisons ces partitas n'ont-elles pas été éditées plus tôt ? Voilà qui reste un mystère. Contenues dans un manuscrit découvert à Vienne dans la bibliothèque d'un couvent aux côtés de suites de Johann Jakob Froberger et d'œuvres d'organistes à la cour, ces pièces témoignent d'une parfaite maîtrise des styles français et italien. Cette synthèse des styles européens dont témoignent aussi les suites et les concertos pour orchestre est le reflet des contacts établis par le compositeur d'abord avec des musiciens français (Lully, Lebègue) ensuite avec des musiciens italiens (Corelli, Pasquini) à l'occasion d'un séjour de deux ans à Rome. Muffat s'est donc formé sur le terrain à ces langages particuliers avant de s'établir successivement à Vienne, à Salzbourg et à Passau pour exercer des fonctions d'organiste et de maître de chapelle. La sélection de pièces proposées par Siegbert Rampe permet d'apprécier le talent du compositeur pour qui cette musique devait avoir un usage fonctionnel : familiariser ses élèves avec les subtilités du langage clavecinistique et faire danser. Ceci explique peut-être pourquoi ces pièces n'ont pas été publiées de son vivant. Ces buts, tout empreints de modestie, ne transparaissent pas dans la musique : proches des suites de Froberger et de Louis Couperin, ces partitas mêlent l'élégance française, la théâtralité italienne et des tournures issues de la chanson populaire germanique avec un souffle majestueux. L'interprète cerne parfaitement le caractère de chaque mouvement chorégraphique et n'hésite pas à improviser préludes et doubles là où il est loisible de le faire. Le choix d'un clavecin avec six registres ajoute des touches de couleur, renforçant là un chromatisme, là une modulation inattendue. Un très beau disque qui vient combler une lacune discographique, ce dont on ne peut que se réjouir.

(Anne Genette, Uccle)

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