MES BEATITUDES
Musique extrêmement fragile, murmurante. Sons voilés, ébauches de langage. Ton sur ton. Très faibles écarts mélodiques. A peine un chant. Est-ce ce la langue de ce qui naît, de ce qui
est en train de devenir ? J’ai souvent pensé qu’un des privilèges de « l’art » (musique, peinture, danse…) était de pouvoir nous faire assister à l’apparition du « monde », à des naissances. Dans le monde commun, les choses sont absentes ou sont déjà-là. Elles se manifestent difficilement dans le mouvement de leur « venue ». Or, en un sens fondamental, tout, autour de nous et nous-mêmes aussi bien, est à chaque moment en train de faire, changer, naître…
Luc Lebrun