CANTI DEL CAPRICORNO 1-19
Personnage fantasque dit-on, qui vivait à l’écart, féru de textes religieux d’Asie et proche d’un certain ésotérisme du son (le son est premier, originaire, apte à rendre le monde dans sa
présence essentielle pour autant que le son soit « libre », non contraint par des syntaxes rigides et volontaristes). Usage des micro-intervalles (inférieurs à ½ ton, comme dans les musiques arabes et indiennes par exemple). La vibration est l’énergie de la matière elle-même. Le son vibrant est comme poreux, communiquant. La note isolée, inscrite dans une phrase (comme dans les musiques tonales ou sérielles) est rapportée à son seul rôle de support pour une pensée musicale définie hors de la matière sonore. Dans les « Canti… » la voix est instable, elle bouge dans son timbre, sa hauteur, son volume. Musique d’avant la mesure donc, d’avant le rythme mesuré, et tout ce qui va venir plus tard l’encadrer, la faire parler, la socialiser… Les sons proférés n’ont d’ailleurs pas de significations, langue oraculaire, plus proche de l’énergie de la voix que du sens constitué.