GRINDERMAN
Un coup de maître. Bain de jouvence et pêche d’enfer. Un son incroyable, une force percutante, rageuse et solaire à la fois. Quelle classe ! On ne peut pas dire que Nick Cave se lance dans un truc
complètement nouveau, mais il donne l’impression de se renouveler. Par le souffle dégagé, rajeuni. Jouissif. L’occasion de me souvenir de mes débuts à la Médiathèque de Mons, années 80 : quand nous écoutions Nck Cave plein tube, ça dérangeait pas mal de personnes, sauf quelques rares habitués dont les yeux se mettaient à briller et la carcasse à se dandiner entre les bacs de disques; parmi eux un certain Bruno Vandegraaf élève à l’Académie des Beaux-Arts et qui m’invita à une expo où il exposait des toiles très vaudous dont j’associe souvent le trait, l’imagerie et le style à la musique de Cave.
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Point de piano à queue, de ballades romantiques ni de fillettes en tutu dans l'entouragede Grinderman. Du rock pur et dur, du blues-indus nucléaire, enflammé par les bourrasques de bouzouki éléctrique de warren Ellis. Un retour aux racines pour les mauvaises graines ? Nick Cave corrige : "On ne s'est jamais éloignés des racines." Depuis toujours, Nick Cave est un chanteur habité. Mais ici, il a laissé les vieux sages (John Lee Hooker, Leonard Cohen, Johnny Cash) à la porte, et laisse parler sa paire de pères pervers et perturbés : les increvables Iggy Pop et Lux Interior des Cramps. Vrai, Nick Cave n'a rien fait d'aussi sauvagement réussi depuis plus de vingt ans. Lui répond que, justement, il n'a plus 20 ans.
SÉQUENCE DU 18.05.07