SCHIZO
Schizo, un enfant de 15 ans aux cheveux noirs et au regard profond, ne veut plus retourner à l’école. Il a l’âge de travailler et son beau-père décide de lui apprendre comment gagner de l’argent : il recrute des hommes pour participer à des combats de boxe à mains nues, une pratique totalement illégale et qui enrichit la mafia locale. Près des chantiers, là où les hommes sont prêts à tout pour gagner un peu d’argent, Schizo recherche celui qui lui semble suffisamment costaud pour le combat du soir. Les accidents ne sont évidemment pas rares et l’un des jeunes hommes, avant de succomber à ses blessures, demande à Schizo de reverser ses gains à sa femme. Schizo part donc à la rencontre de la jeune veuve et n’a plus qu’une seule idée en tête, s’occuper dorénavant de cette femme et subvenir à ses besoins financiers. Son idée est simple, trouver le bon boxeur qui arrivera à battre le champion local pour gagner le gros lot: la « Mercedes américaine » qui appartient au chef de la mafia. Mais Schizo apprendra très vite que jouer dans la cour des grands n’est pas sans risque, surtout quand on n’a que 15 ans.
Les paysages du Kazakhstan, campagnes de terres vierges et steppes désertiques, ont beaucoup à offrir à la caméra de cette jeune réalisatrice, Guka Omarova, dont c’est le premier long métrage. Double prouesse pour une femme que de rassembler les fonds nécessaires à la réalisation d’un premier film et de conduire une équipe masculine kazakh dans ces contrées reculées. Le résultat est très enrichissant, nous permettant à la fois de découvrir les étendues infinies du Kazakhstan et de s’immiscer dans le dur apprentissage de la vie d’un jeune homme.
Le récit, adapté d’une histoire vraie, se déroule au début des années nonante, période-clé de l’histoire du Kazakhstan qui acquiert son indépendance et entre dans une période de (dé)construction, un peu à l’image de l’adolescence de Schizo.
BS