TALES FROM GIMLI HOSPITAL
Histoire inspirée d'une épidémie de variole qui dévasta la population d'une région de l'Ontario en 1876.
Film sur lequel Guy Maddin a travaillé seul, ajoutant un épisode après l'autre comme un cadavre exquis. L'atmosphère de dissolution qui ravage ce film griffé cinéma muet, en noir et blanc et au son pourri, pourrait être un documentaire fin de siècle sur une ethnie isolée en voie de disparition. Certaines scènes font penser au surréalisme d' Un Chien andalou de Buñuel : le jeune pêcheur qui se tord un poisson sur la tête pour calamistrer ses cheveux, la nécrophilie, les visions érotiques nées du délire causé par la fièvre, le somnambule qui dévore son chapeau, le motif obsessionnel des buissons, derrière lesquels on regarde ou l'on cache toutes sortes de débordements. Le sujet et le style de ce film d'illuminés, tissé de légendes nordiques brutes, renvoient à Epidemic de Lars Von Trier. L'homme coupable se sacrifie dans l'espoir de sauver sa communauté et son âme; le juste sera guéri !