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Pointculture_cms | critique

TROIS BRIGANDS (LES)

publié le

Jusqu'ici, les trois brigands n'avaient rencontré que peu de résistance. Leur tromblon, leur hache et leur soufflet-qui-crache-du-poivre avaient eu raison de toutes les diligences et de tous les voyageurs qui tombaient

Jusqu'ici, les trois brigands n'avaient rencontré que peu de résistance. Leur tromblon, leur hache et leur soufflet-qui-crache-du-poivre avaient eu raison de toutes les diligences et de tous les voyageurs qui tombaient entre leurs mains. Leur trésor fabuleux grossissait à vue d'œil, au fond de leur caverne dans les montagnes, et leur portrait ornait chacun des arbres de la forêt au sein de laquelle ils sévissaient. Leurs exploits redoutables faisaient l'objet de légendes terrifiantes et leurs forfaits semblaient ne devoir jamais s'arrêter. C’est-à-dire… jusqu'au jour où une rencontre allait tout faire basculer. Car en effet, pour ces trois grosses brutes, que pouvait-il y avoir de plus redoutable que Tiffany, cette petite orpheline qu'ils allaient kidnapper avec son ours en peluche ?

C'est étonnamment la première fois qu'un livre de Tomi Ungerer est adapté en long-métrage. Publié en 1961, « Les Trois brigands » est devenu entre-temps un classique du livre pour enfants, charmant génération après génération par son humour noir, son inventivité et ses personnages insolites. Cette version animée, réalisée par Hayo Freitag, voit l'histoire originale augmentée d'une nouvelle intrigue: que mijote donc la directrice de l'orphelinat où l'on avait envoyé Tiffany ? Va-t-elle pouvoir impunément continuer à terroriser ses pensionnaires ? Cette partie du film, d'esprit plus moderne, s'entremêle au conte original sans pour autant l'alourdir. Le rythme est conservé, le propos irrévérencieux est similaire. C'est une fois de plus la revanche de la jugeote sur la force brute et des enfants malins sur les adultes balourds. La conclusion de l'histoire sera dans la lignée des autres récits d'Ungerer: le bon sens des enfants aura raison de l'absurdité du monde adulte, même s'il faut pour cela tricher un peu. Les brigands repentis vont se reconvertir dans les bonnes œuvres avec plus de sincérité que les gens «normaux», corrompus ou incompétents. Le monde des brigands et celui des enfants sont à part, en marge. Ils étaient, de tout temps, faits pour s'entendre.

Le film est emmené à toute allure par une musique irrésistible. L'animation, quoique très actuelle, conserve toutefois intacts le dessin et les couleurs originales. On retrouve immédiatement les planches de Tomi Ungerer et ses personnages, et on se surprend à ne pas noter tout de suite les différences et les ajouts à son livre. Et pourtant, de la simplicité minimaliste de celui-ci au graphisme contemporain et au rythme endiablé de la version animée, il y a un pas. Ce qui montre le grand talent mis en œuvre dans cette adaptation.

Benoit Deuxant

Selec

 

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