INVITE THE SPIRIT 2006
Qu’est-ce qui m’enthousiasme et me transporte dans cette musique ? Les délires à la guitare de Kaiser, montées en puissance phénoménales, force radicale des improvisations audacieuses à donner envie de s’inscrire au championnat français de air guitar ! ? Surtout la part coréenne avec le chant pansori et les instruments à cordes pincées, raides, dures, aiguisées, égrenant un lyrisme glacial autant qu’enivrant ! Les instruments traditionnels coréens inaugurant les territoires de leur modernité déjantée pour dialoguer avec la guitare enflammée et offrir une exaltation chaotique intense, fertile, régénératrice. L’hommage à Derek Bailey est un des plus beaux qui puisse se concevoir, longue évocation cinglante et chantante (voix, cordes, percussion) de l’art de déconstruire, fragilité chancelante qui se fait progressivement force et fait danser ensemble les bouts disloqués de la musicalité. Sur une crête de haute altitude, bordée de vide. Vertigineux. Et toujours aux bons moments ces assauts soniques rudes et voluptueux de la guitare de Kaiser, bien rentre dedans, givrés, acrobatiques, guitare intello et musclée sans complexe, jouissant de la rythmique orientale qui la pousse vers ses extrêmes.