HOPPER VU PAR
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En regardant ces films mettant en scène, en mouvement, en cinéma - peintures mises en quoi au juste ? – j’ai pensé à Blade Runner que je venais de revoir en me disant qu’il aurait été excitant de tout arrêter sur image, immobiliser chaque plan pour en faire une peinture, fixant chaque image que chaque plan contient, multipliant ainsi le regard à l’infini puisqu’à force de scruter chaque recoin on finit par inventer des images qui n’existent pas et peut-être inventer un nouveau film, intérieur cette fois, enfermé en nous, invisible.
Arrêter l’écoulement aussi, briser la notion de film en espérant inventer un autre type de narration, faire passer le mouvement du cadre à l’intérieur de notre cerveau, encore une fois. Alors à la vision des courts métrages de ce ‘Hopper vu par’, je me suis demandé s’il s’agissait du mouvement inverse, mettre en marche, faire se mouvoir l’immobilité pour créer également de nouvelles narrations, à moins que ce ne soient de nouveaux yeux et un nouveau cerveau.
Bien sûr je ne sais pas mais petite certitude la mémoire est au cœur de tout ça et je me suis mis à repenser à ‘Funès ou la mémoire’, la nouvelle de Borges où un personnage à la mémoire totale meurt de ne jamais rien oublier, réceptacle absolu de tout ce que nos perceptions génèrent et reçoivent. Après tout le mouvement et l’immobilité sont des mémoires mystérieuses. (DS)