QUEST FOR THE SONIC BOUNTY
Voici une dizaine d’années que les prémices du dubstep sont apparus à Londres. Il a fallu attendre pas mal de temps pour qu’il perce au grand jour en Belgique. Depuis plusieurs années cette musique est programmée sur certaines chaînes de radio, dans certaines soirées, mais étant éditée sur vinyls principalement, cela reste malgré tout affaire de spécialistes et de niches. Depuis quelques mois quelques gros tubes ont fait surface dans les radios grand public. Exemple : Magnetic man, trio formé par Skream, Benga et Artwork. En octobre 2008, la Médiathèque avait organisé un parcours Dubstep qui présentait très bien le genre, en expliquant son passé, ses artistes, son histoire (dossier toujours disponible à la média de BXL).
Horsepower Productions est une des entités à avoir contribué à la naissance du dubstep. Ils éditent leurs disques sur le label Tempa, spécialisé dans la production dubstep. Allez faire un tour dans leur catalogue, il y a de bonnes choses à écouter.
Leur premier album est sorti 2002, il s’agissait en partie d’une compilation.
C’est une formation à géométrie variable qui passe de deux producteurs à… Bien plus ! Ils sont tous cités dans le livret qui accompagne le disque.
Leur album est assez personnel, il y a bien sûr le mélange hybride obtenu par le dub, la dr’n’b, la basse tout en avant, etc… Mais la particularité c’est qu’ils mixent tout ça avec des bandes- son de films qu’ils ont récupéré sur leur vieilles cassettes vidéos. Ces extraits sont faits de dialogues, de musiques, de bruitages, d’ambiances de rue, et rendent l’album beaucoup moins sombre que la plupart des productions dubstep. Un très bel amalgame, et en sachant qu’ils sont là depuis les débuts on ne peut que constater qu’ils font bien évoluer le genre.
Un petit retour dans le passé :
Alors en parlant de dubstep voici deux albums sortis en 1994 et 1995. On y trouve vraiment les racines du genre.
Dans cet album de Scorn on trouve Mick Harris (ancien batteur de Napalm Death) à la batterie, James Plotkin à la guitare et Nicholas James Bullen à la basse, samplers, percussions, voix et guitare (ex Napalm Death également).
A sa sortie en 1994, on a étiqueté «Evanescence» comme dark ambient. C’est un disque fantômatique, obscur, post-industriel, dub, angoissant. Bourré d’échos et de parasites, mais aussi un disque lancinant, ondulant.
Un album qui a marqué l’année 1994 en tous cas.
Quelques mois plus tard, sort « Ellipsis » c'est-à-dire « Evanescence » remixé. Il est même considéré par certains comme supérieur à l’original.
Il faut dire que ce ne sont que des grosses pointures qui apparaissent : Bill Laswell, Coil, Autechre, Meat Beat Manifesto…
Laswell réalise un remix anxiogène avec un échantillon de Bad Lieutenant d’Abel Ferrara. Qu’il incruste dans « Night Ash Black ».
Meat Beat Manifesto transforme légèrement « Silver Rain Fell » (en accélérant le beat par exemple) et rend ce morceau inoubliable.
Petite parenthèse à propos de Meat Beat Manifesto, on peut aussi facilement trouver les racines du dubstep dans leur dub – indus – fusion – hip hop. On pourra les voir en concert au Domino Festival en avril à l’AB.
Puis le groupe est tombé dans l’oubli pour revenir à la surface avec deux albums suite à l’explosion du dubstep.