Avec ce troisième disque sous la signature HRSTA (prononcez eur-chta), il semblerait que Michael Moya (dont le CV est riche de participations à GodspeedYou!Black Emperor, Set Fire To Flames, Molasses… ) ait décidé de s’inscrire dans la durée avec ce crépusculaire ‘Ghosts Will Come and Kiss Our Eyes’. Autour d’un noyau constitué de sa personne et de la naïade triste Brooke Crouser, gravitent à nouveau une flopée d’électrons libres du label Constellation mais HRSTA n’a aucun mal à affirmer sa différence et s’offre même le luxe de se placer dans le peloton de tête qualificatif des dernières productions maisons (Feu Thérèse, Vic Chesnutt, Evangelista). Entre une reprise épurée mais respectueuse des Bee Gees (‘Holiday’) et une poignée de leitmotivs surgis en douce du passé chargé du bonhomme (‘Saturn Of Chagrin’) s’insinue la forme d’un folk presque liquide et insaisissable, étrangement médiéval dans sa facture pourtant très actuelle (l’organique et le digital se tiennent par la barbichette, utilisation de drones, de captations sonores…), tout à la fois amniotique et glacé dans ses effets, mais partout drapé d’une insidieuse et très attachante beauté.

Yannick Hustache