IF YOU AIN'T GOT THE DO-RE-MI. SONGS OF RAGS AND RICHES
Sous ce titre qui reprend le refrain d’une des plus belles chansons de Woody Guthrie “Do-re-mi”, le label américain le plus incontournable qui soit propose une série de chansons qui parlent toutes d’argent. Sans complaisance, sans fausses pistes, nous sommes en pleine chanson sociale. Une chanson qui démonte le rêve américain, une chanson qui dénonce, qui regrette, qui témoigne des moments difficiles de l’histoire, grande dépression en tête. Folk song, blues, calypso, jazz, old time music, chanson syndicaliste, tout est là pour nous rappeler, une fois de plus, que l’histoire, la vraie, se lit dans les chansons du peuple et non dans les livres écrits par les notables. Woody Guthrie, Pete Seeger, The New Lost City Ramblers, Leadbelly, Lord Invader, Speckled Red, Sonny Terry and Brownie McGhee, Josh White, The Almanac Singers, Kilby Snow, Joe Glazer… font partie des artistes qui ont chanté l’argent, son pouvoir, la dépendance, la dette, l’épargne impossible (Brother can you spare a dime ?), la faim, la pauvreté. Ce genre de compilation ne doit pas faire partie de ces soi-disant millions de titres qui sont téléchargés tous les jours ! Et pourtant ces chansons sont essentielles. Offrons-les nous, offrons les aux multinationales qui ne vendent plus de disques mais qui n’ont jamais vendu ce genre de chansons (encore qu’on entend ici le fameux « Gallis Pole » de Leadbelly qui inspira le « Gallows pole » de Led Zeppelin), offrons les à tous ceux qui ne savent que beugler des chanson d’amour insipides. Ici se trouve la vraie chanson, celle qui transpire et qui sent fort.
Etienne Bours