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Pointculture_cms | critique

SOUS-MARIN DE L'APOCALYPSE (LE)

publié le

Petit exercice : découvrez les inventions high tech contenues dans

 

Petit exercice : découvrez les inventions high tech contenues dans ce film.

Cinémascope, couleurs By Deluxe, Frankie Avalon chante de sa voix de crooner le thème du film : nous embarquons pour une expédition périlleuse... Un génie excentrique, l'amiral Nelson, a mis au point un sous-marin atomique « de pointe » - le Seaview - pouvant se glisser sous la calotte glaciaire. Pour le voyage inaugural, l'équipage a été trié sur le volet, et des inspecteurs du gouvernement sont à bord. Tel un bouchon design, le submersible jaillit au pôle, au milieu d'un plan d'eau entouré d'icebergs qui ressemble à la mâchoire d'un mastodonte noyé. Deux femmes à bord : un docteur en claustrophobie (nous sommes aux USA.), et la secrétaire (fiancée au commandant) de l'amiral. Malgré la longueur exiguë du submersible, l'espace vital est vaste, avec bassin à requins, salon à clubs, dortoir des hommes d'équipage étroit (renforce l'esprit d'équipe), vitre panoramique avec vue sur les fonds marins. Mais, horreur ! la ceinture de Van Allen flambe, des vagues de feu zèbrent le ciel, la Terre menace de cuire comme un poulet à la broche. Les glaces explosent et coulent tout autour : le décor posé sur vérins est violemment secoué, la sueur perle au front des officiers, les vareuses se mouillent... c'est Armageddon ! Après vérification, les extraterrestres, les rouges, l'armée américaine n'y sont pour rien. Dieu, peut-être ? Un étranger ayant survécu deux jours sur la banquise, avec son chien et par 57 degrés, est recueilli : il a des papiers d'identité sur lui, il est sauvé ! La télé de bord met l'équipage en contact satellite avec la ceinture de feu et le monde entier. L'eau manque partout, les populations meurent de soif... à Paris la Seine déborde, noyant la ville (ah ! ces français), à Rome les fidèles envahissent la place Saint-Pierre... La terre crame. Dans l'attente, les marins s'en grillent une. Les savants du monde entier se réunissent en congrès, ils sont en désaccord : Dieu est appelé à l'aide. L'amiral Nelson décide, envers et contre tous, d'envoyer un missile dans la ceinture de Van Allen pour l'éteindre. Il reste trois semaines pour rejoindre les Mariannes où la fenêtre de tir est favorable. Dehors et dedans, la température monte, le ciel rougeoie, l'océan flamboie, le sol poudroie, l'aube est rouge. La tension est à son comble. Les marins fument et transpirent. Une bagarre éclate. Le suspens augmente : atteindront-ils leur but à temps ? Pendant ce temps, bien que soumises à d'énormes pressions et courant en tous sens, les femmes gardent un brushing impeccable et restent fraîches. Les communications rendues inopérantes par le feu cosmique, le radio décide de se brancher sur le câble sous-marin. Les plongeurs en scaphandres Cousteau multicolores, s'égarent près d'un calmar géant qui sommeille les yeux ouverts derrière son rocher. Croyant qu'on veut le nourrir, l'animal avance une ventouse prudente : mal lui en prend ! Les hommes-grenouilles, déchaînés par l'ivresse des profondeurs, s'enroulent autour des tentacules du monstre qui, piqué au vif, jette l'encre . Tout s'oppose à la réussite de la mission, c'est la dimension romantique et héroïque du film : des sabotages, la plongée dans un champ de mines contre lesquelles explosent une jeune recrue et son sergent, un début de mutinerie, un sous-marin de l'ONU (?) qui lance des torpilles, une pieuvre géante qui passe par-là, un prêcheur fanatique, les requins apprivoisés qui mordent leur dresseur et dévorent l'inspectrice du gouvernement, le décompte fatal, le missile final... alléluia ! Chaud, ce film, très chaud ! À servir avec une boisson fraîche, à l'ombre, le cerveau en vacances !

Le rendu de l'image est impeccable; le look du Seaview, très manga; les couleurs, vives; la réalisation, paresseuse; les acteurs, fatigués (la chaleur); Frankie Avalon, irrésistible, et Dieu donne le ton. L'ombre tutélaire de Jules Verne plane haut, très haut ! Contrairement aux génies psychopathes, égocentriques, apatrides ou anglais, qui veulent la destruction du monde pour s'enrichir, l'amiral Nelson sauve l'humanité au péril de sa vie... Il est vrai qu'il est américain !

( Pierre Coppée, Charleroi )

 

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