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Pointculture_cms | critique

I WONDER AS I WANDER

publié le

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Dans le film No Direction Home de Martin Scorsese, Bob Dylan citait brièvement l’obscur folksinger John Jacob Niles parmi ses influences de jeunesse. Des images accompagnaient le commentaire de Dylan : on y découvrait un géant au visage d’aristocrate transylvanien, chantant d’une voix lyrique inouïe en s’accompagnant d’une sorte de cithare géante. Un vrai choc, suivi d’une double onde de choc. La révélation de Dylan a entraîné la réédition de deux disques de John Jacob Niles.

L’histoire officielle avait un peu oublié l’homme, mais pas ses chansons : il est notamment le compositeur de Black Is the Color of My True Love’s Hair, classique folk interprété entre autres par Patti Waters et Nina Simone. L’écrivain Henry Miller, né et décédé les mêmes années que John Jacob Niles (mais pas dans le Kentucky), adorait. Dans Plexus, il le comparait à un druide, évoquant à son propos les temps reculés et légendaires de Merlin, du roi Arthur et dame Guenièvre.

 Accompagné par son dulcimer fait maison, John Jacob Niles chante d’une voix très haute, à la limite du falsetto, ni homme ni femme, plutôt ange, voire chimère désolée. Ses modulations vocales fantomatiques rappellent celles d’un theremin humain. Sa musique est terrienne, folk, comme celles des canoniques Washington Phillips ou Roscoe Holcomb (du Kentucky) mais aussi éthérée, savante, dans les nuages, inspirée par la musique classique européenne et les ballades médiévales. Une musique de gaze et de grâce, d’extase.


 

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