MAN OF THE YEAR
À la suite d’un pari, Maiquel, un jeune homme des faubourgs paumés d’une ville brésilienne, se fait teindre les cheveux en blond, et blond peroxydé même. Cette nouvelle coiffure lui vaut une petite amie (la coiffeuse) et une nouvelle assurance: celle d’être un autre homme. Nargué, provoqué puis défié par un voyou du coin, il l’abat le soir même devant la petite amie du gars. Après cet acte, il n’en mène pas large mais, le lendemain, il est félicité par l’ensemble de la communauté, police incluse. Et de fil en aiguille, de contrats en contrats, il monte une agence de sécurité (de celle qui vous «démontre» avec beaucoup de persuasion que vous avez intérêt à l’engager car vous n’êtes pas en sécurité). Mais le porte-à-faux initial du crime récompensé ne s’efface pas et la dégringolade n’en sera que plus grande…
Sur une structure connue (« The rise and fall of… »), José Enrique Fonseca dépeint une société brutale et une classe moyenne gouvernée par la peur mais sur un ton presque léger, en grande partie dû à l’attitude du personnage central face à sa nouvelle existence, comme une incrédulité sous-jacente : il la suit mais ne semble pas la vivre.
Adaptation du roman O matador (Le tueur) de Patricia Melo, une Brésilienne de quarante-quatre ans, romancière et scénariste.
ED