RANDANA
Il faut le dire, j'attendais cet album avec impatience. L'album précédent ( Tamaas - ) m'avait séduite, le concert au Zuiderpershuis m'avait envoûtée. Je m'attendais à un nouveau petit miracle : je suis impressionnée.
C'est incontestable, le oud est un instrument qui permet d'exprimer superbement un large éventail de sentiments. Et les frères Joubran savent y faire : voguant entre classicisme, tradition, composition et improvisation, les émotions sont exprimées avec intensité.
Si le premier album, interprété par les deux frères aînés, était en majeure partie composé de maqamat (mode mélodique de la musique classique arabe), entrecoupés de taqsim (partie instrumentale improvisée permettant de développer le maqam et d'en explorer les possibilités), les morceaux du deuxième album sont, pour la plupart, composés par les trois oudistes. La seule plage qui ne soit pas une création ( Ahwak ) est une chanson de Mohamed Abdel Wahab. Enregistrée en live à Ramallah, elle tranche avec les ambiances plus « classiques » des compositions inspirées par la tradition arabe et clôture un album qui, à mon sens, est un des plus beaux de l'année.
(Isabelle Delaby)