2 CD
Duo germanique composé de batterie et de musique électronique. Martin Brandlmayr est le batteur du groupe Radian qui évolue dans le même registre musical et dans le trio Trapist ; Nicholas Bussmann manipule une électronique minimale des plus inventives, il apparaît comme ‘remixeur' dans l'album To be an animal of real flesh de la chanteuse Margareth Kammerer. Ils font partie d'un axe musical qui s'étire de Vienne à Berlin, en passant par la Suisse. Leurs productions se répartissent sur des labels déjà fameux tels que HATology (Suisse), Rhiz et Mosz alliés du label Mego (Autriche) et, plus récemment, sur Thrill Jockey (USA). La musique qui se déploie discrètement sur ce premier album de Kapital Band n'a rien d'austère. Elle est d'une vivacité continuelle en déroulant une quantité d'atmosphères rythmiques tirées d'une batterie ordinaire transfigurée par une électronique adroite. Le jeu de batterie est très détaillé, sobre, le touché est fort sensible, le jeu est presque minimal, mais rien ne traîne. Il y a comme un léger bouillonnement, tout roule, tout pétille comme une pluie fine et métallique. Les plages, à la limite de l'abstraction, s'enchaînent sans à-coup et pourtant il s'agit bien d'une musique pleine de petits heurts concrets. L'album en est presque drôle, les titres sont là pour nous le rappeler. On verse même parfois dans une espèce de funk micro-tonique lilliputien gonflé à bloc. Toutes ces petites tensions, spasmes et frissons n'occasionnent aucune lésion grave mais agissent plutôt comme un massage stimulant qui pince et chatouille. Elles raviront les oreilles à la recherche de percussions non conventionnelles.
( Pierre-Charles Offergeld , Liège )