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Pointculture_cms | critique

KARINDULA SESSIONS (THE)

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Après l’album Congotronics de Konono n°1 et le Très très fort de Staff Benda Bilili, le producteur-réalisateur-explorateur belge Vincent Kenis continue pour le compte du label Crammed son défrichage des nouvelles sonorités tradi-modernes du Congo. Il […]

Après l’album Congotronics de Konono n°1 et le Très très fort de Staff Benda Bilili, le producteur-réalisateur-explorateur belge Vincent Kenis continue pour le compte du label Crammed son défrichage des nouvelles sonorités tradi-modernes du Congo. Il démontre une fois de plus la diversité de la musique congolaise, bien plus riche que ne le laisse supposer l’omniprésence de la rumba. Comme pour Congotronics, il se penche sur le cas d’un style local qui revisite la tradition en la modernisant radicalement. Le karindula (ou kalindula selon les sources) est une musique faite à base d’instruments bricolés, construits en matériaux recyclés, à mi-chemin entre la débrouille et l’expérimentation. Il tire son nom de son instrument principal, sorte de banjo géant fabriqué à partir d’un bidon d’essence sur lequel est fixé un manche, une caisse de résonance en peau de chèvre et une boîte de lait en poudre vide placée entre quatre cordes. Le musicien en joue assis sur le bidon, utilisé alternativement comme d’un instrument à cordes et comme percussion, au sein d’un groupe qui comprend généralement un karindula, un deuxième instrument, sorte de modèle réduit du premier, des percussions et un ou plusieurs chanteurs. Le répertoire de ces groupes qui se produisent durant les cérémonies, notamment les veillées mortuaires, puise dans les traditions bemba et luba ainsi que dans les musiques de la Zambie voisine et dans le reggae, répertoire qui a acquis sa renommées grâce à ses textes provocateurs.

karindulaPour réaliser ce disque, Vincent Kenis s’est rendu au sud-est du Congo, à Lubumbashi, dans la province du Katanga, où il a rencontré plusieurs de ces orchestres pour lesquels il a organisé un minifestival ayant servi de matière à ces sessions. Les quatre groupes sélectionnés, BBK, Bana Simba, Bena Ngoma et Bana Lupemba, proviennent tous du même quartier populaire de Lubumbashi, surnommé « Kenya ». Il en a capturé les performances au naturel, en extérieur, filmant et enregistrant les musiciens installés à même le sol dans la rue, entourés d’un public de curieux et d’enfants, pour en tirer une authenticité qu’une session en studio n’aurait pas permis d’obtenir. Le résultat est une musique de transe exaltée, survoltée, où la virtuosité des danseurs répond à celle des musiciens et où un même morceau peut s’étendre sur une demi-heure.

Le disque est accompagné d’un DVD qui retrace ce festival de 3 jours.

Benoit Deuxant

 

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