MON TRÉSOR
Tel-Aviv . Une jeune adolescente de dix-sept ans aide sa mère, prostituée de longue date, à raccrocher et à retrouver un rythme de vie décent. Elle enchaînera différents petits boulots pour subvenir aux besoins de sa famille qu'elle espère voir se reconstituer. Mon trésor n'est pas sans rappeler notre Rosetta ( ) à qui on aurait insufflé une bonne dose d'émotion perceptible. Tout au long d'une succession de plans-séquences fixes, la réalisatrice nous précipite dans un univers clos et incommode, filmant au plus près les personnages et leurs précaires conditions de vie. Assumant pleinement la simplicité formelle de sa mise en scène, elle prend le parti de nous livrer ce drame social en jouant sur l'alternance; l'espoir s'efface devant la dure réalité, avant de réapparaître aussi subitement à la scène suivante. Le film en ressort grandi, substituant à un misérabilisme convenu un réalisme plus juste. Cette réalité à laquelle Keren Yedaya s'intéresse est celle des femmes, de leur place peu enviable dans un cadre social discriminatoire, de leurs rapports tendus avec la gent masculine. Une réalisation à dimension humaine où l'espoir semble salvateur et ridicule à la fois.
(Michaël Avenia, Liège)