INSOLITUDE (L')
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Il brûle de partout Antoni, il met le feu à ses mots et à ses musiques, il déclare ses amours, ses folies, ses indignations, son disque transpire la poésie et l’éclat sonore, il se met en état de déclamation, d’improvisation, il pousse presque des cris mais possède un langage et c’est celui-ci qui emporte tout et qui structure une immense beauté, aussi belle que ce qu’elle donne, c’est-à-dire autre chose qu’elle-même, une ébauche d’autre monde.
Voici le texte de la première chanson, ‘Apologie naïve de la haine’, ça peut déranger mais c’est puissant, ça soulève les yeux et la respiration.
C’est l’œil qui a crée l’eau
L’œil a crée l’eau.
Comme pour y noyer son regard.
Je regarde encore le vent
Qui s’attaque aux rayons de soleil.
Il attaque le soleil !
Il veut souffler le jour.
Je regarde les enfants
Qui s’éclatent quand ils jouent à la haine.
Ils veulent jouer à la haine…
Vu que la loi c’est l’amour.
Le soleil est radieux, c’est écrit dans le journal.
Je regarde encore le temps qui éclate
Quand j’embrasse la haine.
J’fais l’amour à la haine.
Etes-vous contre faire l’amour ?
Choisis la douleur que tu préfères !
Si tu m’aimes, laisse-moi être un tyran !
Quelle horreur peut-on faire
Pour briser le cours du temps un instant ?
La mort est enceinte de moi !
Et sans l’absurde, plus rien n’aurait de sens.
Faut-il donc que l’on meure
Pour sentir enfin qu’on avance ?
Le soleil est radieux, c’est écrit dans le journal.