Vini Reilly possède un style guitaristique très spécial fait de l’ exploration obstinée d’un enchevêtrement de micro-structures en apparence simplistes mais qui révèle un véritable pouvoir d’ensorcellement pour peu qu’on en trouve l’amorce ou le fil conducteur. Impossible de ne pas évoquer l’impressionnisme , le pointillisme ou certaines étendues liquides de Gustav Klimt dès qu’on est entré dans cet univers et d’ailleurs de nombreux titres de chansons font référence à la peinture.

Contrairement à ce qu’on entend souvent dire je ne crois pas que cette musique porte à la rêverie mais plutôt à une plongée dans le monde des réitérations, des échos, des vibrations, des miroitements, dans tout ce qui est susceptible de faire trembler légèrement nos perceptions mais qui peut finir par nous ébranler durablement.

On est très loin d’une musique faite pour distraire ou mettre le monde entre parenthèses. L’album date de 1981, période post-punk mais c’est très mal définir les choses, d’ailleurs avec le recul du temps les étiquettes s’envolent ou prennent une autre couleur. A signaler que LC fait référence au groupuscule d’extrême-gauche Lotta Continua et que le nom du groupe rend hommage à la brigade de Buenaventura Durutti qui s’est illustrée pendant la guerre d’Espagne en luttant contre Franco. (DS)

Deux étendues liquides de Klimt :

http://static.skynetblogs.be/media/39530/dyn010_original_400_405_pjpeg_58519_d5b1893914ce41013e87a9e9f980f391.jpg

http://www.allpaintings.org/d/126429-1/Gustav+Klimt+-+Island+in+the+Attersee.jpg