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Pointculture_cms | critique

LABIATA

publié le

Depuis plus de 10 ans déjà, Lenine se révèle être un incontournable de la nouvelle musique brésilienne. Inclassable et incomparable, il a réussi à développer avec énormément de personnalité une façon de faire de la musique qui lui est propre.

Depuis plus de 10 ans déjà, Lenine se révèle être un incontournable de la nouvelle musique brésilienne. Inclassable et incomparable, il a réussi à développer avec énormément de personnalité une façon de faire de la musique qui lui est propre.
Alchimiste, il multiplie les ingrédients: rock, bossa nova, samba, funk, musiques régionales brésiliennes, électro, hip-hop… les soupèse, les filtre, les distille, les assemble, les mélange, les chauffe, les porte à ébullition pour en tirer le sel et créer des morceaux à la formule unique.
Il les concocte doux et moelleux, parfois un peu sirupeux, le plus souvent énergiques, avec une tension rebondissante dans le rythme dont lui seul a le secret.
Il faut dire qu’avant de s’atteler à des albums solos, Lenine s’est fait la main, et c’est peu dire, en écrivant des chansons pour Gilberto Gil, Sergio Mendes, Milton Nascimento, Maria Bethania…
Il y a un peu plus de dix ans, il largue les amarres et met les voiles sur une carrière solo avec un premier album : « O dia en que faremos contanto ». Aujourd’hui, six ans après « Falange Cannibal », il revient avec un nouvel album de chansons originales : « Labiata ».
Approchant la cinquantaine, Lenine reste fidèle à lui-même: en digne héritier du tropicalisme, il jongle avec inventivité avec les musiques, qu’elles soient brésiliennes ou plus occidentales et nous livre un album assez rock avec riffs de guitare typés, guitares saturées, batterie très carrée. Les morceaux « Martelo bigorna », « Magra », «O céu é muito » et « Excesso exceto » en sont les démonstrations les plus marquées. Comme à son habitude, il parsème le disque de moments plus calmes : « Samba e leveza », « Lá vem a cidade », « É o que me interessa », pour cette dernière, très simple, une guitare acoustique est, à peu de choses près, le seul instrument à accompagner la voix.
Trois titres méritent une mention spéciale. « É fogo » pour commencer: assez funk, groovy, avec une section cuivres du plus bel effet. « Ciranda Praieira » ensuite, une chanson qui évolue sans cesse, passant de débuts lyriques à un moment court très structuré basse-batterie-guitare, puis à quelque chose de plus mesuré quasiment reggae dans la rythmique avec un son clair entrecoupé de guitare saturée, se terminant enfin de façon atmosphérique. « Continuação », qui clôture cette fournée de façon étrange, complètement décalée par rapport au reste de l’album, lente, vibrant imperceptiblement, chantée sur des sons graves ondulants, le rythme à peine marqué de temps à autre sur une cymbale. Un signe précurseur de prochaines directions plus électro envisagées par Lenine? Impossible à prédire évidemment.
En attendant de voir ce que nous réserve le concert (plusieurs dates programmées en France mais rien d’encore prévu en Belgique, ça ne saurait tarder), il faudra être attentif à ce qu’il va concocter avec Artur H.pour l’année de la France qui sera célébrée au Brésil d’avril à novembre 2009. Un événement à suivre sans aucun doute…

Isabelle Delaby

 

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