« Lola vers la mer » de Laurent Micheli
Sommaire
L’histoire
Alors que Lola, jeune fille transgenre de 18 ans, apprend qu’elle va enfin pouvoir se faire opérer; sa mère, qui devait la soutenir financièrement, décède. Afin de respecter ses dernières volontés, Lola et son père, qui ne se sont pas vus depuis deux ans et que tout oppose, sont obligés de se rendre jusqu’à la côte belge. En chemin, ils réaliseront que l’issue du voyage n’est peut-être pas celle à laquelle ils s’attendaient…
Mon avis
Lola vers la mer est un film avec une très belle palette de sentiments, qui m’a beaucoup touchée, émue… Ce film sensible et dur à la fois, sur fond de transidentité, raconte les difficultés des relations parents/enfants, les relations humaines. Un film d’une grande sincérité qui montre bien la souffrance dans laquelle se trouvent ces deux personnes.
L'héroïne du film, la jeune actrice transgenre Mya Bollaers, et Benoit Magimel forment un duo très attachant. Mya est sublime. Elle a d’ailleurs obtenu le Magritte du meilleur espoir féminin en 2020. Benoit Magimel est très convaincant dans le rôle du père. Enfin une actrice transgenre pour interpréter le rôle d'une personne trans. La crédibilité n’en est qu’augmentée et il en va aussi de la visibilité de ces personnes. Et comme dirait l’actrice :
L’idéal serait que des personnes transgenres puissent jouer des rôles de personnes cisgenres. — Mya Bollaers
Deux films belges récents sur la transidentité
En un peu plus d'une année (2018-2019), le cinéma belge nous propose deux films sur la transidentité. Girl de Lukas Dhont et Lola vers la mer de Laurent Micheli. Deux films qui mettent en scène deux jeunes personnes mais avec des approches très différentes.
D'un côté, Girl, joué par un jeune acteur (certes talentueux) pour interpréter le rôle d'une personne trans ; de l'autre, Lola, interprétée par une jeune femme transgenre.
D'un côté, Girl, où le réalisateur met en avant la transition de cette jeune personne, avec les aspects médicaux, des images centrées sur le sexe (au sens anatomique) et une sensiblerie par moments nauséabonde (la scène finale !) ; de l'autre, Lola, où le réalisateur met en évidence, avec beaucoup d'émotion, la difficulté de la relation père/enfant.
Amélie Degehet
Cet article fait partie du dossier 8 mars 2021.
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