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Pointculture_cms | critique

LOVE'S SECRET DOMAIN

publié le

En 1991, le troisième album de Coil, Love’s Secret Domain (LSD, ce n’est pas un hasard) marque un moment important dans la musique industrielle, l’appropriation des rythmes et des technologies de la house. Aucun des deux genres ne sera plus le […]

À la sortie de ce disque on ne retiendra d’abord que les morceaux les plus inhabituels pour un groupe industriel et expérimental comme Coil : « Love’s Secret Domain », « Windowpane » et « The Snow » sont plus que des allusions à la house ou à la techno, ce sont des morceaux presque dansants qui utilisent (en partie) les codes et les sonorités du genre. Bien sûr, Coil avait déjà eu recours auparavant à des rythmiques répétitives, des cadences proches de la transe, et Throbbing Gristle avait été parmi les pionniers de la programmation électronique, mais ces morceaux se démarquaient par leur ambiguïté, associant paradoxalement, presque contre nature, la mélancolie gothique à l’hédonisme de la house. Proche en cela de Cabaret Voltaire (The Covenant, The Sword, and the Arm of the Lord ) ou de leurs ex-collègues Chris and Cosey (Exotica), ils vont détourner le potentiel séducteur de la house pour en faire une fleur vénéneuse, un portail piégé vers la face sombre de la musique. Car Coil ne renie en rien ses prises de positions précédentes, pour une célébration hallucinogène de la transe, de l’extase, placée sous le haut patronage de figures prophétiques de la littérature (William Blake, cité dans la plage titulaire), du satanisme (Aleister Crowley), et de la splendide esthétique baroque de Kenneth Anger ou Derek Jarman. Chez eux, l’acid house est prise très au sérieux, elle jette un pont entre l’ecstasy des rave parties et le laudanum de Thomas de Quincey.

Benoit Deuxant

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