Le Vietnam de la colonisation française. Les escarmouches entre l’armée d’occupation et l’armée de libération commencent. Un homme hagard, l’air traqué, descend du bateau. On vient de lui voler l’argent qu’il doit remettre à un trafiquant du coin. C’est le début d’une aventure tragique qui va marquer les consciences. La misère des habitants, leurs souffrances dues au joug étranger, au mépris des colons, à leurs paroles blessantes et attitudes racistes, sont montrées sans fard. Poursuivi par la pègre, progressivement rejeté par les siens, devenu un paria, notre homme accompagné d’une jolie métisse se réfugie à la campagne. L’intégration de l’occidental au monde asiatique se révèle scabreuse. Cette différence de mentalité est mise en évidence par la construction psychologique des caractères et le réalisme des situations. L’établissement de la confiance entre les autochtones et l’étranger va être facilitée par la complicité d’un enfant. La culture des rizières relancée, la fête bat son plein, la joie est grande mais de soudains bombardements semblent ruiner tout espoir… Le Viêt-minh exécute les collaborateurs, incendie les maisons, rançonne les gens. Pauvre peuple déchiré entre bombe et faucille!
Film quelque peu ambigu, où l’on voit un Français tenter d’aider des gens dont il ignore tout et qu’il conduit à se mettre en danger pour lui. Finaliser un tel sujet en 1957, après la défaite française de Diên Biên Phu (1954), avec un acteur connu, Daniel Gélin, qui assume les défis moraux et physiques du rôle, relève d’un certain courage. L’histoire, tirée d’un roman de Jean Hougron, Mort en fraude (1953), est mise en scène par Marcel Camus, Palme d’Or à Cannes et Oscar du Meilleur Film étranger pour Orfeu Negro (1959), VO6426 (DVD), VO6427 (VHS).

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