TO BE AN ANIMAL OF REAL FLESH
Margareth Kammerer est une chanteuse d'origine italienne, installée
à Berlin depuis 1994. Active au sein de la grande formation Labotario
di Musica e Imagine dès 1989, elle chante aux côtés
du violoniste Jon Rose sur un album paru en 1995 ( Rosenberg's revised timetables
). On la trouve aussi sur plusieurs albums de Fred Frith, notamment
sur le disque Pacifica (
) qui met en musique la poésie de Pablo Neruda, sur le label
Tzadik.
To be an animal of real flesh est le premier album sous le nom de
la chanteuse. Les morceaux ont une force émotionnelle très forte,
il ne s'agit pas de musique improvisée ou expérimentale. Ce sont
des compositions personnelles ou des interprétations de plusieurs poètes :
Antonin Artaud, Paul Celan, E.E. Cummings. Le timbre de sa voix est unique,
clair comme de l'eau de roche et frais comme une fleur. La voix est l'instrument
principal et sur quelques plages elle vibre presque seule, avec une intensité
rare. Seulement voilà, la belle est accompagnée sur chaque plage
ou presque par un musicien différent qui a réussi à rendre
cette voix encore plus présente, plus forte, plus émouvante. Une
guitare acoustique sobre, un piano cristallin, une batterie bien éveillée,
un laptop espiègle, une formation ‘bruitiste', une trompette bouchée,
une rumeur électronique ou même un loop groovy et caverneux donnent
à chaque interprétation une coloration différente. Se succèdent
sans s'exclure des personnalités aussi différentes que Fred Frith,
Bernhard Fleischmann, Yoshida Tatsuya (batteur des Ruins), Philip Jeck (tourne-disque),
Olivier Lamm (electronica à son nom et sous Hypo), Chris Abrahams (pianiste
des groupes The Necks et The Apartments), Christof Kurtzmann (actif notamment
dans Orchester 33 1/3), Nicholas Bussman (musicien dans Ich Schwitze Nie [Je
ne transpire jamais] et Kapital Band 1). Autant de noms que cet album donne
envie de rencontrer sous leurs multiples projets.
( Pierre-Charles Offergeld , Liège )