ARIAS DE ZARZUELA BARROCA
La zarzuela a beau être une des formes les plus riches
de la musique espagnole, elle n'en demeure pas moins, faute d'une grande étude
de synthèse, très peu connue dans son développement historique.
Elle a évolué d'un art de cour au XVII e siècle à
un divertissement pour un public plus populaire au XX e siècle. Madrid
possède encore un théâtre, situé non loin de la Chambre
des Cortes, spécifiquement dédié au genre. Le nom vient
d'un pavillon de chasse des environs de Madrid, le Palais de la Zarzuela, où
furent donnés ces spectacles pour la cour. Le terme zarzuela, à
l'époque baroque, couvre aussi bien des spectacles où alternaient
du texte parlé et de la musique, que des adaptations d'opéras
italiens où les récitatifs chantés étaient remplacés
par du texte, que des zarzuelas composées par des compositeurs italiens
vivant en Espagne, sur des textes espagnols, mais respectant les usages de l'opéra
italien.
Grâce au travail de Francisco A. Barbieri dans la seconde moitié
du XIX e siècle, la forme et le contenu sont redéfinis pour atteindre
un immense succès populaire permettant au genre de se maintenir dans
la société espagnole jusqu'au XX e siècle. On y remarque
la constante influence du théâtre italien (Puccini par exemple)
mêlée à des tournures musicales typiquement espagnoles.
Ce récital de Maria Bayo et Christophe Rousset se concentre sur des zarzuelas
du XVIII e siècle. Il n'y a pas de distinction fondamentales entre cette
musique et celle de Händel, Gluck ou Mozart. La différence se situe
dans l'apport de particularismes et de rythmes autochtones. Un disque important
qui permet de remettre en lumière un genre, des compositeurs et des oeuvres
que l'histoire de la musique espagnole a très injustement négligés.
(Benoit van Langenhove, Louvain-la-Neuve)
Lancement d'un dossier à épisodes sur les femmes compositeurs
La place de la femme dans la vie musicale a considérablement
évolué depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, lesquels
défendaient avec superbe leur soi-disante supériorité.
Mais a-t-elle pour autant trouvé sa véritable place dans la société
contemporaine ? On n'en est plus au XVIII e siècle et aux déclarations
de Johnson Samuel, distingué linguiste anglais, qui affirmait :
« Une femme qui compose, c'est un peu comme un chien qui marche sur
ses pattes de derrière. Ce qu'il fait n'est pas bien fait, mais vous
êtes surpris de le voir faire ». Cependant, on est étonné
de voir à quel point l'émancipation de la femme dans le domaine
musical reste encore limitée à certaines activités et à
certaines sphères géographiques. Pour nous en rendre compte, nous
avons demandé à Pascale François, auteur d'un mémoire
sur les femmes compositeurs, de bien vouloir nous autoriser à reproduire
ce travail qui est une somme impressionnante susceptible de combler une importante
lacune dans le travail des historiens de la musique.
Ce dossier sera publié sur le site Travers- Sons http://www.lamediatheque.be/travers_sons
consacré à la musique classique. Il paraîtra sous la forme
d'un feuilleton qui, de mois en mois, nous aidera à découvrir
l'univers musical de la composition au féminin et à effacer nos
préjugés.
(Pierre Watillon , Rédacteur en chef de Travers-Sons)