HANGOVER THE TOP
Autre configuration triangulaire qui sait faire du neuf à base de bons gros morceaux de vieux, et sans qu’il faille éventer les odeurs de renfermé, les Montpelliérains de Marvin, qui viennent de sortir un gonflé second disque - Hangover The Top – qui fait presque de leur premier essai éponyme sorti en 2007 un disque d’une autre époque.
L’electro noise s’est mué en ouvroir à tubes alternatifs potentiels qui malaxe trois décennies et autant de variations bâtardes ou vintage du rock par un déchaînement de synthés qui s’autorisent toutes les folies sans jamais céder une seconde au n’importe quoi. En entrée, les hululements parasités de hennissements de guitar hero filtrés de « Roquedur » en disent beaucoup sur leurs premiers amours (heavy) musicaux, mais surtout que l’on en revient jamais complètement. « Au 12 » qui lui succède fonce à tout berzingue au son d’une vraie cloche (!) entre deux équarrissages bruitistes de 6 cordes. Fidèle ensuite au grand jeu des familles (rock) du Qui cite gagne, Marvin passe son très visible héritage Trans Am à l’acide mongoloïde de Devo (« Dirty Taping »), pratique le double clin d’œil familial et humoristique (« Conan The Bästard », œillade au groupe noise français culte et à l’un de ses descendants, Zerö qui reprend le thème du film de John Milius sur scène), ou la relecture franc du collier (« Here Come The Warm Jets » de Brian Eno option fortifiée). Non sans oublier une ou deux petites vacheries (« Good Radiations », « Fear »), comme du prog rock à la Goblin (les B.O. des films de zombies 70’s de Romero) tabassé au réveil, passé au mixer noise puis au vocoder pour enfin lui accoler un vrai sourire de vivant ! « Trans-ardent » ?
Y.H.