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Pointculture_cms | critique

KWAIDAN

publié le

Prix spécial au Festival de Cannes en 1965.

Prix spécial au Festival de Cannes en 1965.
Kobayashi est un cinéaste majeur au Japon, mais moins connu et moins prolifique qu’un Kurosawa. Après des études en art oriental et en philosophie, il entre en 1941 comme assistant réalisateur aux studios Shochiku, mais est aussitôt mobilisé et envoyé en Mandchourie. Pacifiste, profondément choqué par son expérience de la guerre et de la captivité, il rejettera et critiquera sa vie durant toute forme d'autorité militaire, allant jusqu'à refuser les promotions et décorations qui lui sont proposées. De retour au Japon en 1946, il revient à la Shochiku où il œuvre comme assistant et écrit divers scénarios avant de passer à la réalisation, en 1952, avec Musuko no seishun (La jeunesse du fils). Il réalise pour le studio une série de mélodrames jusqu'en 1956-1957, années où sortent Kabe atsuki heya (La pièce aux murs épais) - film basé sur d'authentiques carnets de criminels de guerre et bloqué depuis 1953 - et deux films plus orientés « social et humaniste » Nanata Kaimasu (Je t'achèterai) et Kuroi kawa (Rivière noire). Après ces trois films plus personnels, Kobayashi s'attelle à la fresque qui le rendra célèbre Ningen no joken (La condition de l’homme - VC6980-VC6981-VC6982-VC6983) qui l'occupera jusqu'en 1961. Suivent Seppuku (Hara-kiri - VH0175), Kaidan (Kwaidan) et Joi-Uchi : Hairyo tsuma shimatsu (Rébellion VR1236-VR1237) qui lui vaudront divers prix dans les festivals. Il continue de tourner jusqu'en 1985. Il s'éteint à Tokyo le 4 octobre 1996 d'un arrêt cardiaque.
Kwaidan est l’adaptation de quatre récits tirés de l’œuvre de Lafcadio Hearn. Hearn est un écrivain né en Grèce en 1850 d’un père irlandais et d’une mère grecque et élevé par sa tante à Dublin. Après un passage à Londres puis à Paris, il part aux États-Unis à 19 ans. Voyageur, il séjourne en différents endroits du pays, découvre la culture créole en Louisiane et, après un passage en Martinique, débarque au Japon en 1890. Il y vivra, écrira, enseignera, voyagera, épousera la fille d’un samouraï, aura des enfants et prendra le nom de Koizumi Yakumo.

Ces récits d’inspiration fantastique constituent un voyage dans un Japon féodal mystérieux et sublimé.

Les cheveux noirs
Acculé à la misère, un samouraï répudie sa femme, douce et charmante, pour une fille riche et orgueilleuse. Après des années, réalisant son erreur, il retourne rejoindre sa première épouse et passe la nuit avec elle.

La femme des neiges
Une étrange femme blanche vient hanter deux bûcherons réfugiés dans une hutte afin de se protéger d’une tempête de neige à l’inouïe violence. Elle prend la vie du plus âgé et laisse l’autre, lui promettant la mort s’il parle de ce qu’il a vu.

Hoichi sans oreilles
Un conteur aveugle, évoquant le triste sort d’un jeune empereur, réveille des fantômes. Pour s’en protéger, il faudra s’enduire entièrement le corps de formules magiques, sans oublier les oreilles, sinon…

Dans un bol de thé
Un soldat aperçoit dans son bol de thé le visage d’un jeune homme. Malgré cette vision, il se désaltère. Plus tard, cet inconnu vient le défier.

C’est une oeuvre ensorcelante : les images sont superbes, les décors de véritables peintures. Le rythme envoûtant et la musique étrange de Toru Takemitsu sert magnifiquement le jeu des interprètes et les non-dits.

MV

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