SHARP CLAWS CATS
(Violon, contrebasse)
Tant la sonorité des instruments à cordes, que les matières sonores que les musiciens-individus y personnalisent, que les rythmes, les éblouissements et les trous noirs, les espérances lisses et les désespoirs échevelés, tout s’harmonise avec mon état d’esprit de vacancier ! Les deux musiciens partent à l’aventure, ils jettent devant eux, plus ou moins parallèlement, ce qui constitue la trame de leur musique, comme on jette ses filets. Ça forme des structures, des ombres, des organes dont ils explorent les contours, dont ils constituent petit à petit la substance comme obéissant à des processus naturels. C’est épatant, puissant tout en restant flottant, le ballet des archets cause une grande joie, une vive stimulation émotive et intellectuelle. C’est rempli, consistant, tout en privilégiant des tracés décantés, des dessins épurés, des assemblages à la géométrie sauvage (l’exubérance et la dramaturgie proviennent de la densité plutôt que d’une complexité artificielle et d’une profusion quantitative). J’établis beaucoup de connexions, similitudes ou oppositions complémentaires, entre certains aspects de cette musique et les abstractions géométriques de Norman Dilworth.