Compte Search Menu

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies permettant d’améliorer le contenu de notre site, la réalisation de statistiques de visites, le choix de vos préférences et/ou la gestion de votre compte utilisateur. En savoir plus

Accepter
Pointculture_cms | critique

MAXINQUAYE

publié le

Depuis le début des années 1990, Bristol, au Sud-Ouest de l’Angleterre, est une des villes les plus influentes dans le milieu de la musique électronique. Cette cité multiculturelle engendre de nombreux musiciens et DJ qui développent une scène urbaine […]

Après l’avoir intitulé Maxinquaye en hommage à sa mère Maxine Quaye, disparue alors qu’il était enfant (soi-disant demi-sœur du chanteur Finlay Quaye), il y collabore avec sa compagne de l’époque, la chanteuse Martina Topley-Bird (qui a entamé depuis lors une brillante carrière solo) qui est présente sur la quasi-totalité des plages. Il fait également appel à Alison Goldfrapp (la chanteuse de Goldfrapp). Howie B, un autre grand nom du trip-hop, vient également lui prêter main-forte sur le très tribal « Ponderosa ». Il participe également aux parties vocales, plus en parlant et en murmurant de sa voix rauque qu’en chantant, un peu à la manière de Gainsbourg.
Tricky utilise largement la technique du sampling en puisant dans des styles très divers (rap, rock, soul, reggae, etc.), allant même jusqu’à utiliser un morceau du groupe rock Smashing Pumpkins dans « Pumpkin ». Ou encore, dans « Brand New You’re Retro », il mêle la ligne de basse de « Bad » de Michael Jackson à « Mind Terrorist » de Public Enemy.
Mais le titre le plus connu est sans nul doute « Hell is Round the Corner », réutilisant la version instrumentale de la quasi-totalité du morceau « Ike’s rap II » de Isaac Hayes (Portishead utilisa le même sample un an auparavant dans l’album Dummy), et sur lequel il reprend des paroles qu’il avait écrite pour « Eurochild » de Massive Attack (il réitère avec celles de « Karmacoma » sur « Overcome).
Sur les douze plages que compte ce premier album, Tricky crée véritablement sa propre identité sonore et un climat glauque et lascif aux odeurs de soufre et à la tension quasiment sexuelle. Le climat est même parfois inquiétant, voire menaçant, évoquant la folie et la paranoïa. Il se place en précurseur et invente un nouveau son qui sera qualifié par la presse de révolutionnaire. NME élira même Maxinquaye album de l’année 1995. Faisant preuve d’une maturité étonnante pour un premier disque à la fois troublant, délicat et précurseur, Tricky parvient à réussir la tâche difficile de créer un objet tout aussi complexe qu’accessible, peut-être grâce à la sincérité qui s’en dégage.

Igor Karagozian

Classé dans