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Pointculture_cms | critique

AUTOMNAL 2003

publié le

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La musique répartie en trois plages provient d’enregistrements réalisés en trois lieux lors des voyages de Michaël Northam en Europe et en Amérique du Nord.
Il s’agit de profondes abstractions évoquant les lieux, les sons concrets sont présents mais presque imperceptibles, c’est donc une invitation au calme, une sorte de méditation dans le respect de la vie sonore d’environnements naturels. Trois visions exprimées par des moyens électroniques simples.
Au Glacier du Trient, entre la Suisse et la France, se développe un doux faisceau de drones dorés. Une superposition de courants d’air et d’eau limpides vibrants, ruisselants de lumière comme l’atmosphère des Alpes. L’Eagle Creek dans l’Indianapolis résonne de tonalités plus graves, plus caverneuses. La nuit des insectes est plutôt rassurante alors que des percussions nocturnes ajoutent à l’inquiétante désolation du lieu. Troisième lieu visité par Michaël Northam, l’île Grosbois, sur les Basses Terres du fleuve Saint-Laurent au Québec, une réserve naturelle où s’étalent forêts et zones aquatiques. Des fouilles archéologiques ont permis de mettre à jour des sites préhistoriques témoignant de la vie des Amérindiens. La musique est sinueuse, sablonneuse, évoquant l’embouchure proche du fleuve. Granulosités et grésillements sonores naturels émanent des lieux indéterminables.
De manière générale, les drones me font penser à l’horizon. Une sorte de ligne très prolongée, ténue, un peu floue, pas fixe, incertaine et mouvante. Le drone comme l’horizon repose et suscite en même temps une sorte d’obsession du regard (ou de l’oreille) qui s’y perd en tentant de le saisir. Le drone est comme un fil reliant, un film posé sur un lieu. Il me fait penser à l’atmosphère terrestre, ce mince et vital contour.
C’est aussi une résonance des choses, une fine membrane perméable aux sons, une sorte de musique électromagnétique.
Pierre-Charles Offergeld

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