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Pointculture_cms | critique

TABLEAUX D'UNE EXPOSITION [+ CHOPIN, RAVEL]

publié le

Sélection du mois de juillet - août 2006 LES CD DU MOIS

Nous avons à la Médiathèque près de nonante enregistrements différents des Tableaux d’une exposition, version piano ! C’est dire s’ils sont surexposés ! Cela finit-il par blaser ? Pas sûr ! À l’écoute de la version de Sergio Tiempo, certains s’écrient « quel massacre » et d’autres « wouah! génial ! ». Et voilà la magie du classique: la capacité de certains interprètes à venir bousculer, renouveler la perception et donner envie de comparer à nouveau toutes les versions pour « en avoir le cœur net ! » Mettre le «doigt» sur les particularités des uns et des autres… C’est dès la Promenade (il me semble, en tant que non spécialiste) que Sergio Tiempo marque sa différence. Et c’est important, puisque, dans cette œuvre phare de la musique descriptive, la Promenade est le fil conducteur, ce qui fait transiter les impressions et les transforme en sensations durables. Certains abordent cette promenade façon rigide, rêveuse, un peu erratique ou martiale, en promenade à distance devant les tableaux, en description de la déambulation dans le musée. Tiempo ne s’attache pas à évoquer une cadence de marche, c’est un mouvement continu et fluide dans l’énonciation et une alternance de replis et d’expansions émotives, un processus d’envoûtement pour rentrer dans les tableaux, les vivre de l’intérieur, passer de l’autre côté. Un parti pris qui se vérifie dans l’engagement total, physique et mental, pratiqué pour incarner les différentes images de l’exposition. Il ne les décortique pas, il ne les commente pas à distance comme un esthète froid, il les libère, en révèle la dimension fantasmatique. Sous le phrasé limpide et maîtrisé, une déflagration de sensations sonores ouvre l’imagination. On aime ou on n’aime pas, mais c’est le genre d’interprétation qui ravive l’intérêt pour un « tube du classique ». Les trois nocturnes de Chopin et Gaspard de la nuit de Ravel, qui complètent le programme de ce CD, sont très touchants…
PH


Je n’ai plus écouté les « Tableaux d’exposition » depuis très très longtemps ! J’y reviens parce que mes collègues « classiques » ont désigné cet enregistrement comme prochain « CD du mois ».
J’avoue ne plus avoir d’habitude suffisante du classique pour identifier la valeur de l’interprète (c’est une gymnastique de comparaison à entretenir). Néanmoins, on sent l’engagement personnel du pianiste, il y a un souffle séduisant. Il a une vision complète de l’œuvre et une analyse solide, il prend des options et les réalise avec le maximum de cohérence. Cela augmente la force descriptive de la musique, le climat, cette magie déambulatoire dans une exposition de thèmes qui bougent, se répondent, interagissent, avancent. Sur les conseils d’une collègue, j’écoute plusieurs fois « les catacombes ». Moment particulièrement significatif de l’investissement créatif, personnel du pianiste « au service de la partition ». Beaucoup d’inventivité agile et d’audace déterminée.
Je ne peux empêcher ce souvenir: nous écoutions, adolescents, la version des « Tableaux » par Emerson Lake & Palmer ! Cela nous semblait un sommet, la preuve que les musiciens rock/pop n’avaient rien à envier aux classiques…

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