STROMBOLI
Montgomery ne cherche pas la facilité : plutôt que de jouer au petit jeu de la séduction à tout prix, et malgré un premier album éponyme acclamé par la critique en 2006, les cinq garçons de Rennes soufflent un vent de folie salutaire sur le paysage musical français. Un vent trouble et chaud comme celui qui précède une éruption volcanique. Car ce Stromboli joue habilement avec l'auditeur, se voulant tour à tour charmeur ou calamiteux. De la jouette « Baleine » en ouverture à l'électrique « Le ciel » qui clôture l'album, les Bretons nous font passer par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel musical, se souciant des convenances comme d'une guigne. De l'electronica au rock planant via la pop la plus fluette, rien ne semble effrayer le quintette, et c'est très bien comme ça !
OVNI pop comme il en existe peu sous nos latitudes, Stromboli se situerait quelque part entre Animal Collective, Grandaddy et Radiohead, et tant pis si les textes chantés avec langueur sont incompréhensibles : il s'agit avant tout de musique, tant celle des instruments que celle des mots, et l'on se surprend à chanter en yaourt sur l'un ou l'autre titre comme si l'on avait à faire à une langue étrangère.
Catherine Thieron