Compte Search Menu

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies permettant d’améliorer le contenu de notre site, la réalisation de statistiques de visites, le choix de vos préférences et/ou la gestion de votre compte utilisateur. En savoir plus

Accepter
Pointculture_cms | critique

MY WAY

publié le

En 2002, un Montréalais fait dévier l’axe principal de la house music au nord de la ligne Chicago/New York/ Berlin. Sa botte secrète, un poste de radio ausculté en permanence.

En 2002, le Canadien Marc Leclair alias Akufen était apparu tel une comète dans le ciel très changeant des musiques électroniques. Une solide poignée de maxis avant-coureurs sur des labels pointus (Trapez, Oral) et un mini-album (Quebec Nightclub) qui affolent les boussoles et aiguisent les sens de tous les aficionados en quête d’une dance music maligne et inventive. Sa « patte » est alors reconnaissable entre mille. Une micro-house ou house minimale dont les boucles portent le sceau de son obsession fantasque pour le son de la radio. Un poste de radio dont il capte minutieusement des bribes, qu’ensuite il redécoupe, réarrange puis collationne en un agrégat dansant qui défile à belle allure, rendant quasiment impossible – à moins d’y accorder une attention maniaque qui confine au sadisme – toute identification du matériau d’origine. Si le procédé n’est pas neuf (Prefuse 73 y a recouru pour le hip-hop), il est cette fois appliqué au sein d’une house au dessein limpide : affoler le dancefloor ! Et Akufen d’ajuster ses samples copeaux maison à des beats découpés avec le doigté d’un expert chirurgical électronique, mais en suivant une logique de puzzle totalement éclaté, sur base d’un nombre indéterminé de pièces ! Notes de guitare acoustique furtives aussitôt effacées par des voix de naïades aguicheuses cédant dans la seconde la place à une onomatopée bruitée à la bouche, et retour… le tout entrecoupé de beats monomaniaques, de césures tranchantes (clics), qu’égayent quelques arcs-en-ciel de nappes synthétiques moites.
L’homme est donc attendu au tournant d’un véritable premier album qui paraît en 2002 sous un titre pour le moins ambitieux : My Way. Un disque que l’on pressent à mi-chemin de l’effervescence dansante et de la tentation d’une écoute domestique (re)posée – et accessoirement tiraillé entre efficacité frontale et désir d’expérimentation (en douce) – mais qui au final se glisse rapidement dans une routine parfois suspecte. Un opus simplement « honnête » mais qui ne s’extirpe guère de l’ordinaire house, et qui aura sans doute pour conséquence chez ce copropriétaire d’une maison de disques (Musique Risquée) une incidence plus que négative sur le rythme de ses productions propres (un EP depuis son second effort de 1994).

Yannick Hustache

Classé dans