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Pointculture_cms | critique

SANKÈR

publié le

Sélection du mois de mars 2006 CD du mois World / Chanson , extraits sonores de chaque plage sur notre site, CD disponible dans chacun de nos centres de prêt.

Voici un album où règne le maloya, un genre musical de la Réunion qui se chante et se danse. Le chant créole y est porté par des percussions dont les rythmes ternaires lancinants rappellent qu'à l'origine, cette musique faisait partie d'un rituel sacré.
La voix très expressive de Nathalie Natiembé apporte force et originalité à la musique. Les paroles qu'elle a composées en créole font écho au rôle du griot qui raconte les événements de la vie historique et quotidienne de son pays.
Sa musique se nourrit également d'un retour aux sources culturelles qu'elle a effectué au Mozambique, des musiques de l'Océan Indien et d'artistes tels que Charles Trenet, Édith Piaf, Danyel Waro et Alain Peters.
L'énergie et la force émotive de Nathalie Natiembé et le maloya se concilient à merveille.
Comme quoi, pour reprendre l'expression de l'artiste elle-même, il est possible d'être à la fois « rock & roots » !
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L'oud, roi des instruments

L'oud est un instrument de musique à cordes pincées, utilisé dans la musique arabe, aussi appelé luth oriental. Son manche est lisse, non fretté, permettant de jouer, tel le violon, toutes les divisions de tons (quart de ton et tout micro-intervalle). Il est généreusement bombé, doté de quatre ou cinq cordes doubles que l'on pince avec un plectre en plume d'aigle.
L'oud est arrivé en Europe au Moyen Âge où il a été baptisé « luth » par contraction de Al-oud (qui signifie « le bois »).
Le luth trouve son berceau en Babylonie. Il a été découvert sur un bas-relief du temple d'Hammourabi. Présent chez les Assyriens, il apparaît en Égypte pendant la première civilisation pharaonienne où il était utilisé dans les cérémonies et les fêtes avec d'autres instruments antiques.
Des similitudes se trouvent aussi dans d'autres civilisations : en Chine, sous la dynastie des Tang, où il était appelé p'ip'a. Cette dernière était considérée comme instrument principal utilisé aussi bien pour l'accompagnement des chansons que pour des compositions mélodiques, en compagnie du kin chinois (instrument à cordes) et de la cithare qui comptait à l'époque une vingtaine de cordes. La p'ip'a est toujours largement jouée de nos jours.
L'expansion de la civilisation syrienne a su assurer la propagation de l'artisanat du luth de l'Asie au Moyen-Orient et, par la suite, à tous les pays arabes. Après la succession de plusieurs civilisations dans le Sud asiatique, en Asie mineure et en Irak, la Syrie a fait de tous ces pays le berceau du luth oriental « oud ». L'instrument possède un manche séparé comme l'instrument actuel (le manche et la caisse de l'ancien luth ou Al-birbat étaient d'une seule pièce). L'avènement de l'Islam avait fait de Médine un lieu de rencontre de tous les musiciens et de tous les luthiers. C'est cet essor artistique qui a permis au luth de pénétrer dans l'histoire de la musique arabe par la grande porte et d'acquérir ainsi une réputation bien distinguée parmi tous les autres instruments.
L'oud a voyagé jusqu'en Europe en transitant par l'Andalousie grâce au luthiste Ziryab qui va y ajouter une cinquième corde. À l'époque de ce talentueux luthiste, l'Andalousie est devenue la capitale mondiale de la musique arabe. Au XVe siècle, l'oud prend sa forme définitive avec l'ajout d'une sixième corde grave. L'oud est l'ancêtre des luths occidentaux; il a été introduit en Europe par le biais des royaumes arabes d'Espagne au cours du XIIIe siècle.
Longtemps cantonné au rôle d'accompagnement des chanteurs, l'oud va retrouver une nouvelle jeunesse grâce à l'Irakien Munir Bachir (disparu en 1997) qui va le propulser au rang d'instrument soliste. Munir Bachir avait commencé à entrecroiser sa musique avec celle d'un saxophoniste, d'un trompettiste et d'une chanteuse d'opéra. Depuis une quinzaine d'années, Anouar Brahem et Rabih Abou-Khalil ont systématisé le dialogue avec le jazz, le musette, le flamenco, les musiques africaines : le premier en jouant d'un élégant minimalisme, le second allant plutôt vers un foisonnement tous azimuts. En 2004, c'est le Syrien Khaled Al Jaramani qui popularise l‘instrument avec l'album Interzone enregistré avec le guitariste de Noir Désir, Serge Teyssot-Gay.
Ainsi, le luth est un instrument chargé de signification symbolique. Il incarne la convergence acoustique de l'Asie, de l'Europe et de l'Afrique qui forment la circonférence irrégulière de la Méditerranée.


Munir Bachir (du MX0440 à MX0449)
Anouar Brahem (MK0210, MK0211 et UB6928 à UB6932)
Rabih Abou-Khalil (UA0520 à UA0535).
HN

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