NY MUSCLE
1. Le titre d’ouverture, « Keep on Waiting », est une composition au rythme techno-EBM dont le chant est assuré par Erlend Øye de Kings of Convenience.
2. « Listen to the Hiss » est plus orienté techno-house avec des vocaux agressifs et des cris saturés et réverbérés d’Alan Vega, chanteur-culte du duo américain Suicide.
3. Cosigné par le DJ remixeur Thomas Lorello, alias Tommie Sunshine, et James Murphy de LCD Soundsystem, « Tragic Picture Show » prend logiquement une tournure plus disco et électro-punk.
4. « Follow You » reprend intégralement la musique de « Flying Turns » de Crash Course in Science, une chanson-culte de 1981. Cette version fidèle à l’original prend donc des allures minimal wave et électroclash. Les paroles ont été changées et sont chantées par l’artiste et vidéaste Meredith Danluck.
5. On retrouve une voix agressive, criée et scandée sur « Let No Man Jack », celle du DJ Melvin Oliphant, membre de Traxx. Ce mélange d’EBM et d’acid-house comporte des réminiscences de groupes comme Nitzer Ebb tandis que les hurlements rappellent le précité Alan Vega, principalement sur le terrifiant « Frankie Teardrop » du premier album de Suicide.
6. « Limbische System », judicieusement placé en milieu d’album, arrive à point pour nous détendre après cinq titres éprouvants pour les jambes. Il s’agit d’un instrumental minimal techno et ambient.
7. Basé sur un discours des Black Panthers, le bien nommé « Black Panther Party » est le titre qui sonne le plus vintage sur l’album, notamment par l’emploi de ce qui semble être une boîte à rythmes TR-808.
8. Calme et sérénité à nouveau avec « Je Regrette Everything » où l’Allemande Billie Ray Martin, ex-chanteuse du groupe éphémère Electribe 101 et plutôt connue dans les milieux pop et dance, adopte un chant soul et suave proche de Shirley Bassey sur une lente rythmique trip-hop digne de Portishead ou Craig Armstrong.
9. Le second instrumental intitulé « Control » s’inscrit dans une veine plutôt électro-techno.
10. On retrouve de nouveau Alan Vega sur « Meet the Heat », une chanson techno-EBM diablement dansante qui remet nos jambes à contribution. Le chanteur américain s’y montre par contre plus apaisé que sur « Listen to the Hiss », même si tout est relatif.
11. L’album se clôture par « Wired », un autre titre écrit par Thomas Lorello avec au chant John Selway, un artiste très actif dans divers projets électroniques et techno, dont la voix évoque ici un peu celle de Tricky.
On l’aura compris, DJ Hell est un musicien éclectique dont la musique électronique se nourrit de multiples influences, parmi lesquelles la new wave, le rock ou même le punk.
Cet album de 2003 peut être avantageusement complété par Monotonie Durch Automation : NY Muscle Interpretationen, qui propose onze remixes de l’album original par des pointures de la scène électronique tels que Dave Clarke, Ricardo Villalobos, Peter Kruder et bien d’autres.
Pierre Baps