LOST HIGHWAY
Théâtre musical sur l’œuvre de David Lynch. Livret d’Elfriede Jelinek.
Formidable texture sonore, comme un commentaire sur le film de Lynch, et qui en épaissit encore le mystère ! Qui correspond à merveille à ce mystère (même si le livret propose une vision rationnelle, explicative, je n’y crois pas, ça reste avant tout de l’ordre des ténèbres du désir) ! Une narration musicale paranoïaque qui semble ne conduire nulle part. Elle coule, s’éparpille, se condense, se contracte, mollit, repart en tous sens, se rassemble, frappe, pose son nœud coulant d’angoisse puis relaxe l’infini, se confond avec un silence que l’on chiffonne comme un papier glacé.
Texte intéressant de la compositrice qui se conclut ainsi : « Ce qui reste à la fin, c’est une chronique de la violence, de l’amour, de la perte et de la douleur. Mais peut-être est-ce justement là que se situe le point final annonciateur du pressentiment d’un autre projet de vie… » [retour]
Parmi les solistes, des musiciens actifs dans des circuits parallèles au classique : le guitariste Burkhard Stangl, le chanteur David Moss (= Mr Eddy/Dick Laurent)