WEDDING (THE)
Oneida (trio rock d'origine new-yorkaise) nous a prouvé par le passé
qu'il pouvait être puissant, original, trépidant et inspiré
autant qu'ensorcelé et pas toujours ensorcelant, notamment en concert.
Revigorant un « garage rock » lourdement psychédélique
depuis 1997 - voir le dynamique, poisseux et très métallique Come
On Everybody Let's Rock paru en 2000 sur le label Jagjaguwar, comme presque
toute leur production - le quatuor, aujourd'hui trio, sort un album nettement
plus frais et élaboré que les précédents. Plutôt
que de précipiter les compositions en les bariolant de bruit, The
Wedding éclaircit les orchestrations et met l'accent sur le chant.
Le son est bon, moins touffu, les guitares toujours incisives et les clavier
acides. Mais les arrangements de cordes et la qualité mélodique
de la voix, beaucoup mieux placée que par le passé, donnent à
l'album une dimension émotionnelle neuve et le sentiment que l'on peut
y respirer.
Oneida ralentit (à peine) le tempo, développe les climats et semble
tirer une part de son inspiration des meilleurs moments psychédéliques
des années 70 : les Who, Love, Pink Floyd, Red Crayola...
Chaque plage tranche sur la précédente et, curieusement, le tout
s'emboîte malgré une diversité plus audacieuse qu'opportuniste.
The Wedding est l'éclaircie presque lyrique d'un groupe encore
tout secoué par la foudre du rock orageux où il allait s'empêtrer.
(Pierre-Charles Offergeld, Liège)