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Pointculture_cms | critique

FUN DMC

publié le

Musiques noires Sous les escaliers : la plage !

Le duo People Under The Stairs doit peut-être son nom à l’une des farces horrifiques signées Wes Craven, leur hip-hop fleure bon l’insouciance rythmée du tic-tac alangui d’une vie à l’ombre des palmiers. Sous le soleil exactement ?
Du hip-hop, on tique plus que de raison sur les cadors exhibant biscotos super-héroïques, liasses de billets à l’effigie de G.Washington, tombereaux bombastiques, gages d’affiliation au N.R.A. (National Rifle Association), et collés au train comme la poisse, partout où ils vont, de plantureuses naïades muettes et atteintes de déhanchés chroniques au pedigree artificiellement amélioré.
Bien moins vendeur et ramenard et malheureusement visible, le hip-hop ou rap (ce n’est pas tout à fait la même chose, mais ça permet d’économiser des caractères…) - appelons-le « cool » ou « positif » - compte, lui aussi, nombre d’adeptes, de pratiquants et une déjà longue histoire. La critique sociétale ou sociale n’est pas évacuée ou niée, mais à l’ego trip inflatoire des susnommés, le rap cool oppose, à l’instar des valeurs revendiquées par les pionniers du genre, l’union dans la diversité et un désir de changement chevillé à un sens aigu de la fête.
Et la fête, PUS semble uniquement sur terre pour la faire. Ramené au duo de base Thes One et Double K après le départ du dénommé B-Boys, ce gang d’amis véritables s’est rebaptisé FUN DMC (cherchez l’erreur !) pour cette sixième plaque gorgée à ras bord. Vingt plages et 1h15 chrono d’hymnes festifs et suggestifs, de beats funky, chauds et ronds comme l’asphalte brûlant sous le soleil de Californie, d’interludes jouissifs qui empêchent l’ambiance de retomber, truffées de textes qui parlent de tout, mais pas n’importe comment, et qui aident à comprendre pourquoi les Américains sont intouchables pour ce qui est d’histoires et de scénarii à raconter avec force et moult détails.
On pourrait tracer tout autour de PUS une incroyable nébuleuse de la bonne humeur life-style façon hip-hop. Partir des origines, de Sugar Hil Gang au Run DMC d’avant la parenthèse rock, dépasser rapidement l’astre déclinant LL Cool J avant de contempler un bon moment les (hélas) queues de comète d’A Tribe Called Quest, The Phracyde et revenir via Jurassic 5. Et tant qu’à faire, renvoyer aux dernières minutes du titre d’ouverture (« Swan Fever ») qui dresse une longue liste des héros seventies et funk de nos deux compères: James Brown, Sly & The Family Stone Funkadelic, Bootsy Collins et l’increvable Georges Clinton qui était l’un des invités du précédent…
Mais le plus facile est encore de s’installer confortablement avec le livret en mains et le casque sur l’oreille, de prévoir des rafraîchissements parce qu’on entend continuellement des bruits de fête, des flacons s’entrechoquer et qu’au bout d’un moment, osciller de la tête et se prendre autant de sons moites (cuivres, sons latinos, un toast de reggae..), même en hiver, file une soif pas possible! « The Adventures of FUN DMC » est une BD narrant les aventures de Thes One et Double K, fauchés comme les blés après avoir accompli leur « devoir » (obligé) en Afghanistan. Chacune des étapes de leur périple est l’occasion d’une rencontre avec un personnage haut en couleur (une grenouille humaine sans âge à dreadlocks complètement allumée, un pied (?) géant chantant, un maquereau sympa…) qui vient s’adjoindre au binôme de départ, et un prétexte à des « parties » sans fin.
Et puis, comme annoncé par un titre qui sape le moral (« California ») parce il ne faut pas laisser un vocodeur dans les pattes de n’importe qui, l’histoire se termine abruptement après qu’un forcené masqué décharge son arme sur la joyeuse troupe en plein concert.

Conclusions : 1 : les People Under The Stairs ou FUN DMC ne sont pas dupes ni de doux rêveurs.
2 : l’art de la fête et l’envie d’être ensemble sont de vrais empêcheurs de penser en rond dans le rap en 2008.
Que le Fun (DMC) soit avec vous !


YH

 

 

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