FORÊT DES MAL-AIMÉS (LA)
Difficile de trouver l’unanimité lorsqu’on évoque le nouvel album de Pierre Lapointe : La Forêt des Mal-aimés. Certes, le Canadien ne manque pas d’humour (décalé), de références (irrévérencieuses) ou encore de fantaisie (dynamique et débridée), mais il semble bien que ce soit la position de sa voix, vacillant vers des cimes vertigineuses, qui ne suscite pas l’engouement collectif. Pourtant l’homme possède imagination, poésie, fougue musicale et affinités très particulières pour un instrumentarium varié (accordéon, flûte, glockenspiel, piano, clavecin, violon…) dont il use et abuse afin de jouir de toutes ses créations musicales.
Doté d’une solide formation théâtrale et d’une aisance pianistique déconcertante, Pierre Lapointe signe un disque à la fois personnel et emprunté dont les réminiscences au classique et à la variété constituent le principal de sa partie de cache-cache.
Pour l’avoir vu et entendu sur scène au Botanique (Orangerie) ce dimanche 17 décembre (après Arman Méliès et Renan Luce), j’avoue être entièrement conquis par la démarche décalée et l’humour scénique qui renforcent son intégrité et son amusement d’artiste bien en phase avec l’air du temps et les nombreuses influences musicales qui bercent les ondes.
Pierre Lapointe n’invente sans doute pas la chanson française mais il s’en approprie une certaine esthétique qu’il fait sienne grâce à sa fantaisie, son sens du rythme et le phrasé de ses textes. Une plage parmi tant d’autres : Le lion imberbe !
NG