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Pointculture_cms | critique

CONCERTO VIOLON /SÉRÉNADE MÉLANCOLIQUE /VALSE-SCHERZO

publié le

« À quelque chose malheur est bon ! ». Jamais le proverbe ne s’est aussi bien appliqué qu'avec les circonstances de la composition du Concerto pour violon en Ré majeur, op.35. Tchaïkovski traverse une grave crise personnelle suite à son mariage […]

« À quelque chose malheur est bon ! ». Jamais le proverbe ne s’est aussi bien appliqué qu'avec les circonstances de la composition du Concerto pour violon en Ré majeur, op.35. Tchaïkovski traverse une grave crise personnelle suite à son mariage désastreux avec Antonia Milioukova. Il tombe fréquemment malade, songe à se « jeter dans les vagues puantes de la Moskova », puis finalement se réfugie dans le travail et dans la fuite, loin de Moscou, d'abord à Saint-Pétersbourg, puis en villégiature à Clarens, sur les rives du lac de Genève, en Suisse. Entouré par « une nature à vous couper le souffle » et par l'affection du violoniste et compositeur d'origine polonaise Joseph Kotek, Tchaïkovski retrouve une vive inspiration. Les deux amis se retrouvent ensemble au piano et au violon pour des séances de musique de chambre. Au cours de ces rencontres, Kotek fait découvrir au compositeur russe la Symphonie Espagnole pour violon et orchestre d'Edouard Lalo (DL1087). Aussitôt Tchaïkovski s'enflamme, songe à écrire à son tour un concerto et partage son enthousiasme avec son égérie, Madame von Meck : « De même que Léo Delibes et Bizet, Lalo ne recherche pas la profondeur, mais il évite soigneusement la routine, cherche des formes nouvelles et se soucie davantage de la beauté musicale que de l'observation des règles établies ». De cette découverte naît un concerto pour violon ensoleillé, sensible, loin du drame présent dans ses dernières symphonies. Depuis, le Concerto pour violon op.35 s'est largement imposé au répertoire. Cela se traduit par une foule d'enregistrements allant du classicisme hautain de Milstein/Abbado (DM4586) au ton « russissime » de Stern/Rostropovitch (DT3230). Face à ces illustres devanciers, Julia Fischer (violon) et Yakov Kreizberg (direction) proposent un dialogue tout en légèreté (un souvenir des séances de musique de chambre), des rythmes piquants et de la fraîcheur dans les phrasés.


Benoît Van Lagenhove

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