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Pointculture_cms | critique

PLAY

publié le

Trois ans après avoir sorti le très punk « Animal Rights », furieux album de rock qui subit les foudres de la critique et déstabilisa le public de l'artiste new-yorkais, Moby retourne à l’électro pour son huitième album. Cette fois, il va s’atteler à […]

Si Play est un album essentiellement instrumental, Moby intervient tout de même vocalement sur une demi-douzaine de titres. Guitariste à l’origine, Moby utilise aussi régulièrement le piano pour accentuer les sonorités cristallines de l’album. Mais l’intérêt de cette production du New-Yorkais réside dans le fait qu’il appuie sa science de la mélodie sur le socle de grandes voix soul et du gospel. Les titres « Honey », « Find My Baby », « Why Does My Heart Feel So Bad ? » et « Natural Blues » contiennent ainsi des voix provenant d’enregistrements d’Alan Lomax compilés sur Sounds of the South : A Musical Journey from the Georgia Sea Islands to the Mississippi Delta. De même, « Run On » s’inspire directement du chant traditionnel « God’s Gonna Cut You Down » (interprété notamment par Johnny Cash). De cette fusion de field-recordings, de samples de voix appartenant au passé et de rythmiques aux tonalités nettement plus modernes, découle cette musique pop électronique légère, entêtante et souvent empreinte de mélancolie qui offre alors une alternative de luxe à la techno mainstream.
Le livret qui accompagne le disque contient cinq textes où Moby traite successivement de végétalisme, de fondamentalisme et d’humanisme. Ces écrits n’ont aucun lien avec les chansons présentées dans l’album mais ils décrivent simplement un certain nombre de doctrines auxquelles l’artiste attache une grande importance. Fait remarquable, Play est le premier album dont l’intégralité des morceaux a été mise sous licence commerciale à des fins médiatiques et audiovisuelles. Le passage répété de ses morceaux au cinéma, à la télévision et surtout dans la publicité, aura permis à Moby de connaître une notoriété internationale et un succès sans précédent. Lors de sa sortie, près de deux millions d’exemplaires se sont vendus aux États-Unis et dix millions dans le monde entier. Fort de ses neuf singles à succès (une première pour un album de musique électronique), Play obtient enfin la consécration que l’artiste attendait depuis des années. Succès en club, triomphe public, Moby fait désormais partie des incontournables de la scène électronique alors qu’il célèbre son trente-sixième anniversaire.

Jérôme Henriette

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