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Pointculture_cms | critique

WAGONMASTER

publié le

Un coup d’œil hâtif sur la pochette semble augurer d’un «coup» à la Johnny Cash: un label côté (Anti-), un artiste country au crépuscule de sa carrière, un cliché noir & blanc dévoilant avantageusement les marques du temps labourant le visage de […]

Un coup d’œil hâtif sur la pochette semble augurer d’un «coup» à la Johnny Cash: un label côté (Anti-), un artiste country au crépuscule de sa carrière, un cliché noir & blanc dévoilant avantageusement les marques du temps labourant le visage de l’intéressé. Sauf que Porter Wagoner est bien loin de correspondre au profil de l’emploi de l’artiste country en quête de rédemption. Collectionneur de tubes des années 50 à la fin des années 70 et animateur TV durant vingt ans dans le populaire Porter Wagoner Show (qui a révélé Dolly Parton), il a, certes, connu quelques éclipses médiatiques mais sans que ses stetsons de parade et ses flamboyants costumes ne se soient véritablement évaporés des consciences américaines. Un joli spécimen élevé au Grand Ole Opry de Nashville donc, que l’on découvre tardivement avec ce superbe Wagonmaster (clin d’œil, me souffle-t-on, au film du même nom de John Ford - VC7148), exploration tranquille de répertoires alternant nonchalantes ballades et virées honky tonk, le tout, enveloppé, comme le veut la tradition, dans de chatoyants effets lapsteel. Wagoner, de sa voix terrienne et tendrement balourde (on pense au chanteur-acteur Tex Ritter) se révèle aussi un redoutable et roué raconteur d’histoires, attentif autant à ses états d’âme (l’ombrageux The Agony of Waiting), qu’à rendre justice à d’attachants « outsiders » (Albert Erving). Il n’est pas trop tard pour prendre le train du Wagoner en marche.


Jacques de Neuville

 

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